Vous étiez devant votre téléviseur 50 pouces ou devant votre ordinateur pour suivre le déroulement du 33e Gala de l’ADISQ ? Nous étions dans le hall du théâtre St-Denis II, transformé pour l’occasion en salle de presse. Finalement. C’est kif-kif. Nous aussi, nous étions devant des écrans…
Par Philippe Rezzonico
Outre les gagnants de cette cuvée 2011, on peste contre quelques choix discutables à notre goût, on se félicite de certaines de nos prédictions, on commente les performances et on vous montre tout ça en photos, avec la collaboration des collègues Catherine Lefebvre, Richard Bousquet et Frédérique Tiéfry.

Vincent Vallières et son Félix de la chanson de l’année pour On va s’aimer encore. Photo Catherine Lefebvre
22h13: Enfin! La chanson de l’année qui fait l’unanimité entre public et critique est couronnée: On va s’aimer encore, de Vincent Vallières. Nos petits-enfants vont écouter cette chanson en 2087! Vincent a expliqué qu’il était revenu de Rouyn dimanche matin, qu’il a bravé une tempête et s’est fait coller une contravention de 317$ pour être à l’ADISQ mais que ça valait le trajet. En effet. Tout comme de voir Louis-José animer ce gala de main de maître.

Éric Lapointe a été le choix du public pour le Félix de l’interprète masculin. Photo Catherine Lefebvre
22h06: Marie-Mai est toujours la reine et Eric Lapointe est le nouveau roi après avoir pris la couronne qui a appartenu à Maxime Landry l’an dernier. Évidemment, on parle des Interprètes de l’année, choisis par le public. La jeune femme – qui n’a pas pleuré – a parlé d’accomplissement de soi avec une belle candeur, alors que notre rockeur national, qui était » su’l cul! » a noté qu’il allait continuer « Jusqu’au bout de sa voix », qui était très rauque, pour l’occasion.
21h49: Ça y est. L’histoire se répète… Pour la deuxième année consécutive, le lauréat du Félix du Groupe de l’année fut le band le moins présent sous les feux des projecteurs. Les Cowboys fringants, couronnés, sont en break syndical depuis la fin de leur tournée…en 2010.
L’an dernier, ce fut la même histoire avec Mes Aieux, plutôt discrets eux aussi, qui avaient remporté ce trophée. C’est ce qui arrive quand une catégorie dont le vote reposait naguère sur les membres de l’Académie devient une tributaire à 100 pour cent d’un vote populaire. Les jurés et membres de l’Académie votent selon une grille d’analyse. Le public vote pour ses favoris. Personne n’est fautif. Surtout pas les Cowboys. Mais Karkwa vient de se faire voler deux années de suite.
21h38: Victoire des Douze hommes rapaillés dans la catégorie Folk contemporain. Ça tombait bien pour deux rapaillés, Richard Séguin et Martin Léon, dont leurs propres albums faisaient face à celui du collectif dont ils ont fait partie.
Changement de ton tout de suite après avec Eric Lapointe qui torche le Saint-Denis avec Jusqu’au bout.
21h24: Richard Reed Parry, Will Butler et Tim Kingsbury sont venus cueillir le Félix de l’Artiste québécois s’étant le plus illustré hors Québec pour Arcade Fire. Anthony Kavanagh, également en lice, a eu la bonne idée de montrer un papier sur lequel il avait inscrit le nom du band lors de l’énumération des mises en nominations. Perry a salué le Québec, spécialement Montréal, a noté que le band avait connu une année incroyable et que le groupe était « chanceux d’être revenu chez nous. »

L’ADISQ ne pouvait passer sous silence le 50e anniversaire du premier spectacle de Gilles Vigneault à Montréal. Photo Catherine Lefebvre

La chorale des jeunes de l’école primaire Gilles-Vigneault accompagnait l’hommage au grand Gilles. Photo Catherine Lefebvre
21h10: Grand moment, que ce Coup de chapeau à Gilles Vigneault. Coup de chapeau parce le grand Gilles avait déjà reçu le Félix Hommage dans les années 1980. Vous avez remarqué, on ne lui a pas remis de statuette… Mais après des interprétations bien senties de ses classiques par Séguin, Forestier, Major, Charlebois et consorts, Monsieur Vigneault est venu subjuguer l’auditoire. Il a toutefois dû attendre la fin d’une ovation monstre qui commençait à être du calibre de celle du Rocket Richard à la fermeture du Forum. Il a parlé de son « timbre détimbré » et il a noté qu’il n’était pas trop hasardeux « d’être prudent et poli de vous dire que ce n’est pas tout à fait fini. »
20h55: Sympathique, cette idée de remettre le trophée Révélation après que les cinq artistes eurent interprété un bout d’une de leurs chansons sur scène. Sans surprise, c’est Brigitte Boisjoli – pas une nouvelle venue – qui s’est imposée. Depuis le temps qu’elle attendait… En passant, Fred Pellerin est fort émouvant quand il parle de chanson, du grand Gilles et, bien sûr, d’indépendance.
20h30: Vous attendiez Alfa Rococo pour l’Album pop-rock? Pas moi. J’avais prédit le triomphe de Marc Dupré. Tout simplement parce que ses chansons tournent à la radio, qu’il vend des disques en quantité et qu’il a, si je ne m’abuse, une machine nommée Productions J derrière lui.
20h20: Ginette Reno avait vendu des camions remplis de La musique en moi. Pas de surprise pour le Félix de l’Album – Pop, mais une formidable ovation de l’assistance. Ovation méritée pour une artiste qui a 52 ans de carrière. Et madame Reno a parlé avec émotion et larmes du départ de son ami musicien, Léon Bernier, décédé récemment. Quand la musique n’est pas une affaire de numéros…. Touchant.
20h13: Autre duo mordant, cette fois avec Karkwa et Martin Léon. Le Pyromane et Nobody is Free sont rentrées au poste . Belle rencontre.
20h00: Le Félix du Spectacle de l’année – auteur-compositeur-Interprète, va à Marie-Mai pour Version 3.0. Quelqu’un en a douté? Remis par Vincent Vallières, le cousin de Louis-José Houde. Marie-Mai ne pleure pas, comme l’an dernier. C’est Fred Pellerin qui reçoit l’équivalent dans la catégorie interprète. Ça, c’est une relative surprise. Avec un tiers de ventes de billets dans le score final – ce qui a aidé Marie-Mai qui a remplit à craquer des Centre Bell -, on se disait que Fred n’avait aucune chance avec un show présenté seulement douze soirs! Ça veut probablement dire que presque toute l’Académie a voté pour lui.
19h45: Dans son traditionnel monologue d’ouverture, Louis-José est déchaîné. Clins d’oeil à nos infrastructures qui s’effondrent, à de nouvelles lois, aux éditions de luxe de disques qui n’en sont pas, aux filles qui se prénomment Carole-Anne… peu importe comment ça s’écrit. Hé! Les membres d’Arcade Fire sont dans la salle..
19h31: Entrée dynamitée avec Radio Radio, Samian et Marie-Mai qui enchaînent leurs tubes avec les gars de Misteur Valaire comme band d’appoint. Tube, comme dans tuba, ce gros truc que l’animateur Louis-José Houde avait avec lui.