FIJM: notre ami James Taylor

James Taylor: l'ami des Montréalais auprès desquels il s'exprime en français. Photo courtoisie FIJM/Denis Alix.

Quand il est revenu sur scène après l’entracte, jeudi soir, à la salle Wilfrid-Pelletier, James Taylor a signé le disque que lui tendait une admiratrice au devant de la scène. Puis, celui d’une autre. Et les billets des autres fans qui se sont agglutinés instantanément auprès de lui. Tellement d’autographes, finalement, que les quelque 2990 autres spectateurs assis dans la salle ont commencé à applaudir pour que le spectacle reprenne.

Par Philippe Rezzonico

Il est comme ça, le grand James. Il aurait pu autographier 100 autres billets. Les amis, c’est comme ça. Ils font plaisir aux amis, surtout quand quelques milliers d’entre eux se déplacent pour venir te voir. Contrairement à la veille (en avant-première) où il était apparu plus réservé qu’à son spectacle du Centre Bell il y a quatre ans, James Taylor était en verve.

Utilisant un fort bon français à profusion, l’Américain a commenté presque toutes les chansons qui figuraient au programme de sa première partie, conférant une ambiance conviviale comme pas une. Toujours classe, il a même ramené sur scène le Spirit Award reçu la veille des mains d’Alain Simard et André Ménard.

Mais l’essentiel, c’était vraiment la musique. Impossible de résister à Carolina In My Mind, surtout interprétée avec les excellents musiciens qui accompagnaient Taylor. Country Road avait de la gouaille et des textures vivifiantes, alors que The Frozen Man était nappée d’une flûte traversière émouvante et d’un cor anglais chaleureux.

Si Steamroller manquait de oumpff !, Fire and Rain et Sweet Baby James étaient à la hauteur de leur légende, tandis que les cuivres de Mexico faisaient mouche. Voix, instrumentation, choristes, sono, tout était par-fait. Voir James, c’est aussi entendre ce que d’autres ont chanté avant lui, mais à sa manière.

Handyman, Not Fade Away, How Sweet It Is, James Taylor s'est tout approprié. Photo courtoisie FIJM/Denis Alix.

Sur ce plan, Handyman a beau être l’un de ses titres fétiches depuis des décennies, pour moi, c’est la chanson de Del Shannon avec ses « Come-uh, come-uh, come-uh, come, come
Yeah, yeah, yeah !!
». Bonheur.

Et quelles relectures de Not Fade Away, de Buddy Holly, à la sauce Bo Diddley en raison des percussions, et de How Sweet it is (To Be Love by You), chantée du parterre au balcon… Marvin Gaye aurait été heureux.

Heureux, nous l’étions, surtout quand James s’est assis aussitôt pour annoncer une chanson qu’il n’avait pas fait la veille. On a tous compris instantanément de laquelle il s’agissait et nous avons tous savouré à plus soif l’immortelle You’ve Got A Friend.

Un ami, en effet.