Heavy Montreal 2014 : de bruit, de fureur et de succès

James Hetfield et ses collègues de Metallica ont mis le feu. Photo courtoisie evenko/Tim Snow

Metallica était en train de livrer For Whom the Bells Tolls, samedi soir, quand je me suis retourné pour voir l’ensemble du site du festival Heavy Montréal. À perte de vue, on voyait des spectateurs. Pas un pouce de libre. Nulle part. Pas moins de 45 000 spectateurs étaient rassemblés en un seul et même endroit pour le summum de cette messe métalloïde qui aura finalement duré deux jours.

Par Philippe Rezzonico

Heavy Montréal aura enregistré 75 000 entrées samedi et dimanche, pulvérisant du double le record de Heavy MTL dont la première présentation avait eu lieu en 2008. Outre diverses prestations homériques et un succès tant critique que populaire, plusieurs éléments fournissent des pistes de réponses sur ce que devra être ce festival dans les prochaines années afin qu’il poursuive sur sa lancée afin de s’imposer comme l’incontournable qu’est devenu Osheaga.

L’exclusivité : Metallica était une prise de choix pour le festival qui en était à sa sixième édition. Cette seule prestation en Amérique du Nord du band a aussi permis aux détenteurs de billets de Heavy Montréal de sélectionner les chansons (17) interprétées par Metallica par l’entremise d’un vote internet. Ce spectacle est ainsi devenu un événement rarissime.

Les amateurs ont même pu voter sur place – à l’aide de message textes – afin de déterminer le 17e titre à être interprété. The Four Horsemen, tiré de Kill ‘Em All, a enlevé le morceau. Avec Master of Puppets (jubilatoire), Creeping’ Death, Ride the Lightning (formidable), …And Justice For All (débile), Battery (atomique) et autres Welcome Home (Sanitarium), Enter Sandman et Nothing Else Matters, le pur et dur, l’amateur moyen et même le spectateur qui ne venait pas voir Metallica en premier lieu ont été comblés.

Kirk Hammettt. Photo courtoisie evenko/Tim Snow

L’ajout de huit écrans sur les flancs de la scène principale et de la passerelle au milieu du parterre a multiplié le plaisir. Hormis quelques solos qui s’en allaient dans toutes les directions – ou nulle part, c’est selon -, ce spectacle fut exemplaire.

Bon, evenko n’aura pas Metallica tous les ans, même si c’est une rumeur qui se profilait en coulisses ce week-end. Mais il faudra attirer un groupe qui pourrait être aussi rassembleur. Impossible dans le giron « métal », Metallica trônant au sommet, mais comme Heavy Montréal ratisse maintenant plus large, il y a d’autres prétendants. AC/DC ne doit-il pas être en tournée en 2015?

La cohabitation : envenko a gagné son pari en proposant une affiche ou groupes de toutes les déclinaisons de métal (Metallica, Slayer, Lamb of God, Anthrax, Voïvod) ont cohabité avec les bands d’allégeances punk (The Offspring, Bad Religion, Pennywise) et même des vieux routiers hard rock comme Twisted Sister. Réussite totale.

Samedi après-midi, nous sommes passés avec aisance des salves d’Overkill aux chansons galopantes de Pennywise, puis revenu au métal lourd d’Apocalyptica sans problème. Les enveloppes sonores et les styles ont beau varier, on s’adresse au même type de public : celui qui n’a rien à foutre de la musique formatée, qui se reconnait dans cette musique et qui veut s’éclater. Violents, les mosh pit.

Et ces groupes qui ont des tas de succès à eux savent aussi rendre hommage à leurs prédécesseurs. Entendre Pennywise jouer Blitzkrieg Pop et les Dropkicks Murphys interpréter T.N.T, ce n’était pas triste. Tout comme on ne peut qu’être soufflé à la vue des prestations de Lamb of God et de Slayer.

Lamb of God. Photo courtoisie evenko/Tim Snow.

Parallèle cinématographique : assister à un show de Lamb of Gob, c’est comme regarder la dernière demi-heure de L’Exorciste. Slayer? Apocalypse Now. Ou est-ce l’inverse, tant les guitares de Lamb of God tonnent comme des mitraillettes? Peu importe, c’était tonitruant et apocalyptique, comme une fin du monde.

Le ton est donné et Heavy Montréal ne pourra plus revenir en arrière. Les punks et les métalloïdes seront désormais frères de sang et de scène.

Les intégrales : Twister Sister (Stay Hungry, 1984) et The Offspring (Smash, 1994) faisaient face au même problème : interpréter intégralement les chansons d’un album dont la durée est inférieure à l’heure dont ils disposaient.

Samedi, The Offspring a amorcé la prestation de son album vendu à 14 millions d’exemplaires en séquence, tout en faisant entendre les introductions parlées que l’on retrouvait sur l’album d’origine.

Brillante idée et effet du tonnerre lors de la livraison des Bad Habit, Gotta Get Away (quelle rythmique!), Genocide et Come Out and Play (jouissive). Puis, alors qu’on attend l’hymne Self Esteem, la bande à

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Dexter Holland fait impasse sur la chanson et enchaîne avec I’ll be a Long Time. Self Esteem a été joué après Smash – dernier titre du disque -, mais les boys ont gâché mon plaisir. Règle non-écrire immuable : ou tu joues le disque en séquence, ou tu mélanges tout, mais c’est l’un ou l’autre. Pas d’entre-deux. Finale ratée.

Dee Snider de Twisted Sister. Photo courtoisie evenko/Tim Snow

Dee Snider, lui, il a tout compris. Les chansons de Stay Hungry n’ont pas été jouées en séquence, mais les gars de Twisted Sister ont concocté un « pacing » du tonnerre. Et Snider, 59 ans, bête de scène qui a toujours son look cheveux des années 1980, est tout un harangueur de foule. Il n’a jamais cessé de s’adresser à plus de 30 000 personnes comme si tout ce beau monde était massé dans le Métropolis.

Avec son humour corrosif et ses bombes Burn in Hell, S.M.F. We’re Not Gonna Take It et I Wanna Rock, il a ramené tous les adultes qui étaient au parc Jean-Drapeau au stade de l’adolescence, comme si nous étions des chiens de Pavlov. Il fallait voir 30 000 poings en l’air et autant de voix scander à l’unisson « I Wanna Rock! ». Show stopper.

La relève : Certes, il faut penser à la suite. À la relève. Il y avait deux exemples du genre. Primo, Baby Metal, ces adolescentes nippones qui font un carton ces jours-ci. Vous voulez mon avis? Ça ne va pas durer. C’est l’équivalent d’un boys band pop, mais féminin, et en mode métal.

Unlocking the Truth. Photo courtoisie evenko/Van Leclair.

En revanche, le trio de très jeunes afro-américains de Brooklyn nommé Unlocking the Truth, ça pourrait aller loin. Les jeunes ont respectivement 13, 13 et 12 ans, mais Malcolm Brickhouse, le chanteur-guitariste, joue mieux que bien des adultes, et le bassiste Jarad Dawkins et le batteur Alec Atkins ne sont pas vilains nos plus.

Il fallait les voir serrer des mains à des tas de fans de l’âge de leurs pères après la performance. Et ils ont été aussi sympathiques que candides dans la tête de presse.

Meilleur Heavy Montréal ever? Il n’y même pas photo, les amis.