La profondeur du Festival international de jazz de Montréal

Le Preservation Hall Jazz Band/Photo courtoisie

Le Preservation Hall Jazz Band/Photo courtoisie

Melody Gardot en ouverture et le Preservation Hall Jazz Band en clôture, le trompettiste Christian Scott pour la première série Invitation et le pianiste Kenny Baron pour la seconde. Rufus Wainwright et Emilie-Claire Barlow en mode symphonique, Lauryn Hill, Trombone Shorty et  le Sugarhill Gang pour mettre le feu.

Par Philippe Rezzonico

Entre ces extrêmes, des tas de concerts de jazz avec Steve Coleman, Larry Coryell et Éric Truffaz, la célébration des 75 ans de Blue Note,  des duos féminins tels Karen Young et Coral Egan, les sœurs Wainwright (Martha et Lucy) ainsi que les concerts d’adieu de Guy Nadon et Oliver Jones.

Ce n’est qu’une infime partie des quelque 175 concerts en salle qui seront présentés lors de la 37e édition du Festival international de jazz de Montréal  du 29 juin au 9 juillet.

Je vais vous avouer un truc. Depuis quelques années, ce rituel annuel du dévoilement de la programmation qui prend place le plus souvent à la salle l’Astral n’a plus la même fébrilité qu’il y a une dizaine d’années. En grande partie, en raison du dévoilement graduel de ladite programmation en pièces détachées depuis le temps de Fêtes.

Et pourtant, presque tous les ans, l’arrivée de la grille complète démontre à quel point le FIJM a encore une profondeur de champ qu’envient bien des festivals, à commencer par le jazz.

Oui, je le mesurais encore au point de presse mardi matin. Pour bien des représentants des médias montréalais – le plus souvent généralistes -, Twitter s’enflamme bien moins à l’annonce de la venue de jazzmans  de renom comme James Carter (saxophone), Vijay Iver (piano), Renaud Garcia-Fons (contrebasse) et Aaron Parks (piano), qu’à l’annonce de vedettes établies de la pop internationale comme Brian Wilson, Joe Jackson, Kool & the Gang et le groupe de l’ex-Oasis Noel Gallagher (High Flying Birds). Normal.

Et pourtant, le FIJM – parfois décrié par des puristes qui ne voudraient que des jazzmens vraiment obscurs ou des festivaliers qui voudraient voir un Stevie Wonder ou une Diana Ross à l’affiche à perpète -, trouve toujours le moyen de concocter une grille qui me donne le plus souvent le tournis quand vient le temps de planifier un parcours.

Bien sûr que je veux aller voir le concert d’adieu de Guy Nadon, son 53e au FIJM. Mais si je suis là, je rate Christian Scott avec aTunde Ajuah (même heure le 30 juin). O.K. J’irai voir Scott le lendemain, avec Charlie Hunter au Gesù. Mais si j’y suis, je loupe Lorraine Desmarais et son Big Band. D’accord, j’irai voir Scott avec Lizz Wright (celui des trois spectacles qui me tente le plus). Mais alors, je rate Ian Kelly à la même heure au Club Soda (2 juillet). Vous me suivez?

Certitudes et doutes

Bien sûr, je sais que je vais aller voir la jeune bassiste australienne Tal Wilkenfeld le 5 juillet. Elle avait – presque – volé la vedette à Jeff Beck quand elle l’accompagnait sur scène en 2009. Et aussi la chanteuse ALA.NI, ratée l’an dernier parce que j’étais dans une autre salle… Il y a quand même quelques certitudes.

Et aussi, tiens, le Volcan Trio formé de Gonzalo Rubalcaba, Horacio Hernandez et Armando Gola, et ce, peu importe qui sera à l’affiche au même moment. Oups! Au même moment, il y a Brian Wilson, Al Jardine et Blondie Chaplin qui célèbrent le 50e anniversaire de Pet Sounds. Va falloir choisir. Quand tu consultes la programmation du FIJM, les certitudes font souvent place au doute.

Pas de problème pour Cat Power, qui nous avait arraché l’âme dans le temps du défunt Spectrum, qui joue le mercredi 29 juin (en avant-première du festival). On espère la même chose au Métropolis. Mais même lors d’un soir où il n’y a que trois spectacles en salle, je vais rater Gregory Porter qui est au Club Soda au même moment.

Je vais aussi rater Hiromi au profit de Melody Gardot que j’adore, mais ça devrait aller pour le trompettiste japonais Takuya Kuroda, pour Peter Bjorn and John, pour Brandi Carlile, Stéphane Belmondo, Brandi Carlile et ça prendrait rien de moins qu’un Brian Setzer en extérieur pour m’empêcher d’être au Métropolis le 2 juillet pour m’éclater avec le Sugarhill Gang, accompagné du GrandMaster’s Furious Five. Si vous voulez entendre une fois dans votre vie, « live », Rapper’s Delight, c’est le moment à ne pas manquer.

Mais des moments, je risque d’en rater pas mal. Comme d’habitude… Pas assez de temps. Trop de bons spectacles à voir. De plus, je n’ai pas encore assimilé toute la grille et on ignore encore qui se produira à l’extérieur.

D’ici là, faites vos choix sur le site du Festival de jazz. Tous les billets pour les spectacles qui n’étaient pas déjà annoncés sont en vente cette semaine aux points de vente habituels.