Moby: de la fougue, des beats irrésistibles, des lumières éblouissantes et de l'amour. Beaucoup d'amour. Photo courtoisie Rogerio Barbosa.

L’un des thèmes les plus récurrents des chansons de Moby se veut la solitude, état de fait qu’il amenuise en performant sur scène face à des milliers de gens qui lui apportent son lot d’amour. De l’amour, il y en avait, dimanche, pour le retour de l’Américain au Métropolis. On a même eu droit à une demande en mariage !

Par Philippe Rezzonico

La musique de Moby touche indiscutablement une corde sensible chez les amoureux. Ses spectacles sont parmi ceux durant lesquels on voit le plus grand nombre de jeunes et moins jeunes s’enlacer et s’embrasser. Au même moment au Centre Bell, je me disais que le nombre de filles devait largement surpasser celui des gars au show de Duran Duran. A Moby, des tas et des tas de couples. ..

Dans la salle comble de la rue Sainte-Catherine, Moby a quand même vécu quelque chose qui n’arrive pas tout les soirs. A un moment, il a fait part d’une demande spéciale reçue il y a quelque temps.

L’artiste a demandé si Josée et Daniel (ndlr: après précision des principaux intéressés) étaient dans la salle. Comme il n’a pas vu le couple traverser lentement le parterre archi-bondé, il a dédié Porcelain à toutes les personnes présentes. Rendu là, on avait compris. Le duo est finalement monté sur les planches après la magnifique interprétation et la demande formelle en mariage a été faite, se concluant par l’approbation de la future mariée sous des applaudissements nourris. Plein d’amour, disais-je.

Plancher de danse

Pour le reste, Moby aura sensiblement livré le même spectacle qu’en septembre 2009 dans cette même salle, quoiqu’en mode plus festif. Il avait à ses côtés la puissante chanteuse noire Joy Malcolm, mais pas Keli Scarr et sa voix fragile. Au final, la sélection de tubes a été plus axée sur les bombes qui permettaient de se trémousser. Pas compliqué, en amorçant la soirée avec In My Heart et Go, Moby a transformé le Métropolis en club de danse en un tournemain.

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Que ce soit avec ses guitares ou ses percussions, ce type qui a l’air d’un intello au calme olympien en entrevue, se déchaîne durant son Bodyrock, « la chanson la plus idiote que j’ai jamais composée » et Disco Lies, laissant Malcolm tirer les marrons du feu lors de la gospel Natural Blues et l’irrésistible Honey. Et le tout, enrobé par un jeu de lumières étourdissant et éblouissant, d’un parfait synchronisme avec les tempos lourds et les beats dansants. Que des bras et des mains en l’air partout dans la salle.

A l’arrivée, Moby, visiblement ému par la réaction du public, aura tenu le fort durant une heure quarante avec sa guitare et ses percussions, ainsi qu’en se transformant en meneuse de claques pour battre la mesure.

On a aussi eu droit à des anecdotes déjà entendues (le premier voyage à Montréal, ça va faire…), à un brin de français romantique (il n’est pas vilain du tout), à de l’auto-dérision (« Je suis un ignorant citoyen des Etats-Unis d’Amérique») et à un rappel dynamité à l’image du spectacle.

Quand Feeling So Real a conclu la soirée dans un Métropolis baigné dans la lumière jaune, je me disais que le petit couple venait d’avoir droit à un sacré party nuptial avant l’heure.