
Julien Mineau - que l'on voit aux FrancoFolies - et ses collègues de Malajube ont bien intégré les chansons de La caverne à leur spectacle. Photo d'archives. Courtoisie Pascal Ratthé.
Le mois de décembre est celui des bilans de l’année pour les journalistes, peu importe le secteur d’activité de prédilection. Sauf que cette semaine, c’est également la semaine des bilans pour un trio de groupes qui défilent en cascade au Métropolis. Premier en lice mercredi soir : Malajube.
Par Philippe Rezzonico
Contrairement à Radio Radio, vendredi, et à Karkwa, samedi, dont les performances vont clore des cycles créatifs, Malajube n’en était pas au dernier spectacle de la tournée de son album La caverne, son disque n’étant paru qu’au printemps. Mais c’était une bonne occasion de mesurer le chemin parcouru depuis le spectacle-surprise vu à L’Astral, cet été, dans le cadre des FrancoFolies.
En toute honnêteté, c’est seulement lorsque j’ai vu les bandes de tissu suspendues au plafond qui font office de décor que je me suis souvenu de ce show estival. Faut croire qu’il ne m’avait pas frappé outre mesure.
Remarquez, ce n’est pas anormal quand un groupe en est à ses premiers spectacles avec du nouveau matériel. Qui plus est, quand ledit matériel n’est pas encore familier à l’oreille du spectateur ou du critique.
Rien de tout ça, mercredi. Six mois plus tard, la tournée de Malajube a atteint sa vitesse de croisière. Et la croisière s’amuse. Que ce soient des chansons comme La caverne, qui oscille entre ombre et lumière; Sangsues, plus posée avec la basse lourde de Mathieu Cournoyer; ou Chienne folle, lancée à vive allure et dont le tempo de Francis Mineau était en parfait synchronisme avec les spots braqués vers le plafond; les nouveaux titres s’imbriquaient à merveille avec les anciens.
Julien Mineau semblait avoir ressorti sa tenue de scène metal flake du spectacle Cubes rubriques (ou était-ce un nouveau hoodie ?) et Malajube a ressorti des chansons « pas jouées depuis longtemps », à savoir, La maladie (très bien) et Robot sexy, qui a été décapante au possible. L’un des coups de cœur de la soirée. Et elle fut toute une rampe de lancement pour Fille à plûmes qui suivait. La coloration mélodique des claviers de Thomas Augustin était bien en évidence.
Les livraisons d’Ursuline – avec ses ruptures et ses ambiances – et d’Etienne d’Août ont été parmi les meilleures que l’on a entendues. Cela dit, Malajube a concocté son set-list un peu comme il l’avait fait cet été : avec des tas de tubes qui pouvaient être chantés par les fans (Le Métronome, Montréal – 40, Luna) au rappel.
Pas une mauvaise idée à priori, mais c’est à ce moment qu’on a vu le réel clivage entre le parterre surexcité de la dernière demi-heure et celui, pas mal calme, de la première. Comme si Malajube n’avait pas encore trouvé le parfait équilibre pour maintenir l’intensité d’un bout à l’autre.
Détail. On le disait plus haut, cette tournée a dorénavant atteint sa vitesse de croisière. On a bien hâte de la revoir dans le dernier droit en 2012.