On Stage: Johnny, là où ça compte

Avez-vous vu Johnny, ces jours-ci, en spectacle à Québec et à Trois-Rivières? Il parait qu’elle rugit encore, l’idole des jeunes de l’Hexagone du début des années 1960. Logique. Hallyday, la scène, c’est son truc. Et On Stage est destiné précisément à cette tranche de fans.

Par Philippe Rezzonico

Remarquez qu’il n’est pas évident de savoir si ce disque double vise à souligner la dernière tournée d’arénas et de stades que l’on a pu voir au Centre Bell en 2012, ou bien à mousser la virée de petites salles que le roi du rock français s’offre actuellement au Québec. Probablement un peu des deux.

Si la sélection des 30 chansons reflète la tournée précédente, elle ressemble à celle qui a fait un tabac dans la vieille capitale ainsi qu’à Trois-Rivières cette semaine. En fait, à quelques variantes près, Hallyday nous offre sensiblement la même tournée, mais dans un environnement intimiste.

Ça, c’est un cadeau qui ne se refuse pas. Ceux qui étaient au théâtre St-Denis il y a 14 ans, savent à quel point un Hallyday dans une petite enceinte peut se révéler en état de grâce.

En revanche, ce qui ne change pas, c’est l’intensité avec laquelle l’artiste interprète ses tubes. Ici, vous ne voyez aucun écart entre Allumer le feu, gravée au stade de Nantes, Gabrielle, enregistrée à celui de Bordeaux, et Elle est terrible, immortalisée au Dôme de Marseille. Toujours à fond, le Johnny. Pur jus.

Et ça se mesure autant dans des passages moins déjantés mais hautement nostalgiques que sont les interprétations de Excuse-moi partenaire, L’Idole des jeunes et Tes tendres années.

Bref, si le géant d’Europe semble être encore une forme vocale pas loin d’être phénoménale maintenant qu’il a franchi le cap des 70 ans, peut-être bien que l’une des dernières occasions de le voir dans une salle (plutôt qu’un Centre Bell), c’est samedi soir, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Dernier arrêt de la tournée québécoise, donc. On espère une surprise de dernière minute, tiens. Une Retiens la nuit, par exemple, la plus belle ballade jamais interprétée par Hallyday, on un trio surprise de pur Rock n’ Roll en clôture (Be-Bop-A-Lula, Blue Suede Shoes, Whole Lotta Shakin’ Going On), comme nous l’avions eu lors des deuxièmes et troisième spectacles de l’an 2000.

Ça serait bien de pouvoir se téléporter de la grande Wilfrid à L’Olympia de Paris, période 1964, comme on l’avait vécu au St-Denis. Sinon, il nous restera les disques.

Johnny Hallyday, On Stage (Warner), 3,5 étoiles