Ramones : « One! Two! Three! Four! Hey! Ho! Let’s Go! »

Tommy Ramone, le dernier membre des Ramones qui figurait sur l’éponyme Ramones, paru en 1976, est décédé, vendredi, à l’âge de 65 ans. C’est jeune. Trop jeune. Il aura néanmoins été le seul du groupe à atteindre l’âge officieux de la retraite au sein de ce band légendaire et primaire à qui la vie n’aura pas fait de cadeau.

Par Philippe Rezzonico

Joey est décédé en 2001, à l’âge de 49 ans. Dee Dee est passé l’arme à gauche en 2002, à 50 berges. Et Johnny a rendu l’âme en 2004, à 55 ans. On a beau se dire que les Ramones n’étaient pas des enfants de cœur quand ils écumaient le C.B.G.B. au milieu des années 1970, force est d’admettre que leur destin ressemble à une malédiction.

Pourtant, tous les groupes d’aujourd’hui d’allégeance punk doivent quelque chose aux Ramones, eux qui ont élevé la chanson de deux minutes ponctuée de trois accords à un niveau d’efficacité rarement vu.

I Wanna Be Sedated, Beat On the Brat, Sheena Is A Punk Rocker, Do You Remember Rock N’ Roll Radio?, Teenage Lobotomy et la mythique Blitzkrieg Pop, avec le non moins mythique « Hey! Ho! Let’s Go! », sont passées à l’histoire depuis une mèche et figurent encore parmi les chansons que tous les aspirants punks tentent de jouer sur une six cordes électriques à l’adolescence.

À quoi ça ressemblait les Ramones sur scène? Pas mal à la même chose qu’à leurs débuts. Quand ils sont venus à l’auditorium de Verdun en 1995 pour  leur dernière tournée, toutes les essentielles étaient jouées à 200 milles à l’heure, comme dans le temps. Les boys (Joey, Johnny, C.J. et Marky) avaient joué un peu plus de 20 chansons… en trois quart d’heure.

Si vous voulez les entendre à cette période, Ramones Greatest Hits Live (Radioactive, 1996) est conseillé. Il s’agit de l’enregistrement de cette tournée gravée à New York en 1996, trois mois après l’escale montréalaise. Vous pouvez probablement trouver ça sur Amazon ou dans un magasin de disques usagé.

Le groupe avait annoncé au préalable que cette tournée allait être la dernière. Le dernier spectacle fut offert à Los Angeles, en 1996. Sur ce plan, Joey, l’image et l’âme des Ramones, avait tout compris. Inutile d’en rajouter.

Outre les vinyles d’origine, les rééditions des quatre premiers disques (Ramones, Rocket To Russia, Leave Home, Road To Ruin) par Rhino/Warner en 2001 sont exemplaires avec l’ajout de démos, faces B et versions enregistrées en spectacle.

Et si vous êtes un fan fini – ou un collectionneur -, le coffret Weird Tales of the Ramones (Rhino/Warner 2005) avec quatre disques, 85 chansons, 18 vidéos, et un livret en forme de bande dessinée qui comprend des lunettes 3-D est l’un des boîtiers les mieux faits de l’histoire de la musique. Mais ça, vous risquez d’avoir un peu plus de mal à trouver en cette ère numérique.

Les Ramones n’en demandaient pas tant. Pour eux c’était tout simplement : « One! Two! Three! Four! Hey! Ho! Let’s Go! »

Salut.