Steve Hackett : faire revivre le Genesis des meilleures années

Steve Hackett s'offre un trio de virées musicales chez nous. Photo courtoisie.

Les fans de Genesis des années 1970 devront se faire une raison. Les espoirs de revoir un jour sur une même scène Peter Gabriel, Steve Hackett, Mike Rutherford, Tony Banks et Phil Collins sont à peu près nuls. Du moins, pour ce qui est de livrer un spectacle en commun. Et c’est un peu pour cette raison que Hackett vient faire son tour chez nous avec sa tournée Genesis Revisited II.

Par Philippe Rezzonico

En 2005, les cinq membres qui ont donné les lettres de noblesse au groupe se sont retrouvés à Glasgow au terme de la tournée solo de Collins. Le but : rejouer sur scène The Lamb Lies Down On Broadway et discuter d’une potentielle virée commune, projet qui est rapidement mort au feuilleton.

« C’était d’ailleurs le but des retrouvailles, se souvient Hackett, se poser la question quant à savoir s’il était possible de rejouer tous ensemble. »

On connaît l’histoire, Gabriel a rapidement décliné l’offre, tuant dans l’œuf ces retrouvailles qui auraient fait saliver tous les amateurs du groupe progressif. Rutherford, Banks et Collins ont plutôt annoncé l’année suivante qu’ils allaient reprendre du service en trio, ce qui laissait Hackett sur la touche, même s’il était demeuré au sein du groupe plus longtemps que Gabriel.

« On ne peut contraindre des gens à se réunir, note Hackett, un tantinet philosophe. J’ai toujours été le plus flexible du groupe à ce sujet. « Appelez-moi quand vous serez prêts », que je dis. Des retrouvailles sont possibles, mais improbables. Et avec les ennuis de santé de Phil ces dernières années…. »

La grande période

Dites-vous que le fait de jouer le répertoire de Genesis du début des années 1970 sans ses potes d’antan n’amenuise pas une seconde le plaisir de Hackett et il s’en promet pour le trio de spectacles prévu à Montréal, Québec et Gatineau.

Ce n’est pas pour rigoler qu’il a mis en marché l’album Genesis Revisited II, une quinzaine d’années après le premier. Le guitariste adore la musique faite par le groupe durant ces années-là. Bien mieux, il pense qu’elle a volé la vedette à ses créateurs.

« Pour moi, la musique est devenue la vedette du spectacle et non plus les individus qui la jouent sur scène, assure-t-il. Ce n’est d’ailleurs pas différent de ce que l’on voit dans l’univers de la musique classique, précise celui qui a enregistré du Satie. Il y a bien longtemps que les compositeurs d’origine ne sont plus là pour livrer leurs œuvres, mais ces dernières ont survécu à toutes les périodes et tous les courants musicaux.

« Mais cette tournée n’est certes pas une tournée hommage. Disons que c’est un peu comme si je portais la casquette du curateur. »

Dire que les fans québécois sont parmi les plus fidèles de Genesis relève de l’euphémisme. Et peu importe quelle pièce Hackett et ses collègues décideront d’interpréter, que ce soit Supper’s Ready, Dancing with the Moonlit Knight ou The Musical Box, l’expérience de revivre la jeunesse de Genesis risque d’être complète pour les amateurs.

« Nous tentons d’être le plus authentique possible. On tient vraiment à recréer ces chansons marquantes. Personnellement, je joue à la note près ce que je jouais sur les versions à l’origine, sauf pour deux pièces. Là, je m’aventure hors des sentiers battus.»

L’une des raisons pour lesquelles Hackett désire être fidèle au passé tient beaucoup aux chansons elles-mêmes.

« Ces chansons racontent des histoires. Certaines sont des odyssées qui empruntent à bien des genres. On a distillé des influences de Bach et du blues, on a pigé dans le jazz, la musique baroque et le romantisme, il y a un commentaire social, une touche de science-fiction et quelque chose qui se rapproche de la mythologie grecque. Au plan créatif, ce fut une période très satisfaisante. »

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Steve Hackett présente Genesis Revisited II

3 octobre (Salle Wilfrid-Pelletier, Montréal)

4 octobre (Grand théâtre, Québec)

5 octobre (Casino du lac Leamy).