Gary Carter ou la fureur de vaincre

C’était un lundi d’octobre 1981. Noir. Le fameux Black Monday. Ça faisait 30 minutes que les Dodgers venaient d’éliminer les Expos au terme de la série de championnat et j’étais toujours assis sur mon siège dans le niveau 103, des larmes perlant sur mes joues. Je n’ai plus jamais pleuré en public depuis lors. A 19 ans, faut croire qu’on est émotif et pas toujours sorti de l’adolescence… On venait de me voler ma Série mondiale. Je me disais que j’étais le gars le plus malheureux de la terre. Là, je me trompais lourdement. Il y en avait un qui était plus dévasté que quiconque sur la planète : Gary Carter.

Par Philippe Rezzonico

J’ai repensé à tout ça en un éclair, jeudi, quand les images de Carter défilaient sur tous les écrans à la suite de l’annonce de sa mort aux mains du cancer. On remontrait les images du « Kid », son visage enfoui dans ses mains dans l’abri des joueurs des Expos, quelques instants après cette défaite crève-cœur.

Est-ce que quelqu’un a déjà voulu gagner plus que Gary Carter au baseball ? Peut-être. Pete Rose, tiens…. Mais Rose trichait. Pas Gary. Jamais. Ni face aux fans, à ses coéquipiers ou à son sport. Une seule vitesse : à fond de train. Tout le temps.

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