The Immortal: à peaufiner

Les spectaculaires combinaisons de scène de Billie Jean. On aurait pu les apprécier plus longtemps si nous avions eu droit à la chanson au complet. Photo courtoisie Cirque du Soleil.

Après avoir crée un chef-d’œuvre fusionnel entre l’univers des Beatles et leur musique avec Love, puis avoir vu celle du King prendre largement le dessus sur la production dans Viva Elvis, le Cirque du Soleil s’attaquait à Michael Jackson avec The Immortal, une création souvent spectaculaire qui a besoin de peaufinage et, surtout, de ne pas oublier ce qui a fait la grandeur de Michael : ses hits.

Par Philippe Rezzonico

Forcément, avec des icônes de la musique, on cherche à concocter des créations grand public qui séduiront autant les amateurs du cirque que ceux de Michael Jackson. Avec Love, on avait rempli les deux conditions. Avec Viva Elvis, une. Ici…. ça dépend du tableau présenté. Inégal.

Ceux qui sont venus voir avant tout un spectacle du Cirque du soleil au Centre Bell, dimanche, on été charmés à de nombreuses reprises : le numéro de trapézistes dans le noir, éclairés uniquement par les lumières de leurs costumes durant Human Nature, c’était somptueux. La contorsionniste oeuvrant sans filet en s’accrochant à son poteau de dix mètres de haut sous la musique de Dangerous, ainsi que le gracieux numéro de courroies aériennes pour I Just Can’t Stop Loving You, c’était du tonnerre. Quant au numéro d’acrobatie au sol durant Scream, on a été suffoqué de la cohésion d’ensemble et du triple flip synchronisé des cinq athlètes.

Le numéro d'acrobatie pour Dangerous. Spectaculaire. Photo courtoisie Cirque du Soleil.

Il y a bien cinq (!) mauvaises réceptions lors du numéro des anneaux lors de Can You Feel It, et un synchronisme discutable entre les jeunes « Jackson Five » – clowns de service – et les images sur écran lors du numéro d’ouverture, mais on sait que c’était la première.

Adaptation ardue

Plus inquiétant, se voulait cette adaptation difficile au concept d’aréna. Selon la position que vous occupiez dans le Centre Bell, l’écran au fond n’avait aucun impact, surtout si vous étiez sur les côtés. Dans les salles permanentes de Vegas, la plupart du temps, les sièges font tous face à la scène. Le numéro du mime – le symbole de Michael durant tout le show – , quand il «  jongle » avec les notes en suspension, mettons que ça avait plus d’impact lorsque placé en ligne directe.

Qui plus est, même un aréna du calibre du Centre Bell n’offre pas des planchers qui peuvent descendre de dizaines de mètres comme le font les salles permanentes à Vegas.

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On a souvent senti que cette production, si elle avait été présentée au Mirage, aurait été autrement plus percutante au plan visuel.

Rayons images, on a adoré le chapeau, le gant (sous-utilisés) et les souliers géants durant Beat It, mais – je sais, je sais, je n’ai pas le cœur d’enfant de Michael – cette idée d’avoir des artistes déguisés en animaux….pitié ! Même si ça fait partie de ce personnage complexe que fut Jackson. D’ailleurs, c’est à mes yeux le plus gros écueil de ce spectacle. Tout ce qui touche à Neverland. Et il y en a pas mal…

Le gant, le chapeau (sous-utilisés) et les souliers géants durant Beat It, l'un des moments forts. Photo courtoisie Cirque du Soleil.

Bien entendu, c’est le gars de musique que je suis qui va gueuler le plus. Dans une œuvre dense, il faut parfois faire des choix difficiles quand vient le temps de faire un spectacle hommage. Mais il y a quand même des incontournables. Et là, on a quelques fois grincé des dents.

Pas touche…

Thriller, avec son formidable tableau du grand arbre de vie, de pierres tombales, de cercueils et de zombies tous de blancs vêtus qui reproduisent presque au pied de la lettre la chorégraphie du légendaire clip, on dit bravo. Quoique je n’ai pas encore digéré de ne PAS avoir entendu le fameux «  Taaa-Daaaa-Daaaa ! qui lance pour de bon la chanson. Ce cinq secondes est l’équivalent du twang de guitare pour Hard Day’s Night pour les Beatles. Fallait pas toucher.

Thriller revisité, version 2011, avec ses Zombies en blanc. Il manquait toutefois un élément de taille. Photo Courtoisie Cirque du Soleil.

Mais Billie Jean, Don’t Stop Till You Get Enough et Black or White dans le même pot-pourri ? Billie Jean, LA chanson de Michael d’autant plus tarabiscotée par un montage tordu… Trois des cinq ou six plus grands succès de Michael, genre… Ça ne va pas la tête ?

On s’entend que Scary Story – en dépit du joli coup d’œil avec la contorsionniste qui s’extirpe du livre géant – et  Bats – avec les chauves-souris qui descendent du plafond – sont pas mal moins essentielles à l’œuvre ? Et que dire de Bad qui a eu droit à 15 secondes, lorsque insérée à l’intérieur de Beat It ? J’ai le plus grand respect pour le droit du créateur, mais dans une production grand public, tu dois livrer la demi-douzaine d’incontournables bombes dans leur forme la plus complète qui soit. Ce n’est pas le cas ici.

Heureusement que Beat it, avec cette géniale contrebassiste asiatique trash, et Smooth Criminal, avec ses acrobates juchés en haut des lampadaires et des projections du clip d’antan de Michael, ont été explosives à souhait.

Bonne idée, d’ailleurs, d’extirper le vrai Michael en images, juste assez pour faire sentir sa marque de commerce, mais sans écraser la production. La vidéo qu’il avait fait du temps d’une collaboration avec Michael Jordan et celle où, tout jeune, il chante I’ll Be There, ont apporté ce qu’il fallait d’émotion. Mais on ne pouvait voir ce spectacle avec le même détachement que Love ou Viva Elvis, les Beatles étant séparés, et Elvis, décédé, depuis plus de 35 ans au moment des créations respectives. Là, le départ date de deux ans et des poussières…

Au final, on a hâte de revoir ce spectacle dans plusieurs mois, quand il aura apporté les correctifs requis. N’empêche, je me dis que The Immortal, c’est un dérivé du documentaire This Is It paru l’an dernier, qui était lui-même la résultante du projet inachevé du même nom de la résidence de 50 spectacles que Jackson devait donner à l’aréna O2 de Londres, en 2009.

This Is It fut un spectacle inachevé qui n’aura jamais vu le jour. The Immortal est une production à peaufiner qui peut s’améliorer.