Si certains acteurs ont su, mieux que d’autres, imposer leur présence et leur jeu dans la peau d’un « super-héros » au cinéma, personne n’a mieux rempli le cahier de charges que Hugh Jackman avec Wolverine.
Par Philippe Rezzonico
C’est encore le cas avec The Wolverine, arrivé sur les écrans ce week-end. Est-ce parce que ce l’homme et le mutant sont indissociables? Toujours est-il que, plus que jamais, Jackman est impérial dans cette mouture qui ravira probablement bien plus les amateurs des illustrés des X-Men que les cinéphiles friands de films d’action.
Au plan chronologique, The Wolverine n’a rien à voir avec le prequel pitoyable qu’était X-Men Origins : Wolverine (2009) qui se situait avant X-Men (2000). Au contraire, cette nouvelle mouture se loge après X-Men : The Last Stand (2006) au terme duquel Jean Grey, Cyclops et le Professeur X avaient trouvé la mort.
La mort, c’est ce que recherche Logan. Ça tombe mal, il est immortel, se rappelle-t-il, dans le Yukon glacial où il se terre. La visite d’une petite japonaise nommé Yukio (Rila Fukushima) qui peut décimer 12 gros barbus en six secondes à l’aide de son sabre va changer la donne.
Du Yukon au Japon
Logan se retrouve au Japon, face à l’ex-soldat à qui il avait sauvé la vie lors du bombardement de Nagasaki en 1945. Désormais un vieillard à la tête d’un empire milliardaire (Yashida), le vieil homme propose à Logan de renoncer à son immortalité, afin de trouver la paix.
Mais Wolverine va devoir rapidement protéger la petite-fille du milliardaire, Mariko (Tao Okamoto), de laquelle il va tomber amoureux, se battre contre Viper (Svetlana Khodchenkova), une armée de ninjas et faire face à un robot nippon forgé dans l’adamantium, tout comme ses griffes.
En respectant les grandes lignes de la mini-série de quatre volumes Wolverine scénarisée par Chris Claremont et dessinée par Frank Miller en 1982 (quoique en inversant des variantes), The Wolverine tient la route.
En dépit de très nombreux combats qui finissent par être un peu lassants, on conserve l’essence de ce qui a fait la popularité du personnage : cette constante quête d’humanité.
Quête majorée ici, en raison de la temporaire faiblesse de Wolverine dont le corps ne guérit plus en un clin d’œil. En fait, l’intérêt de ce film tient bien plus dans les conversations entre les protagonistes et la quête d’intériorité que lors des bagarres, quoique celle sur le TGV est réalisée de main de maître.
Days of Future Past
Au final, The Wolverine est surtout un très valable intermède après l’excellent X-Men : First Class (2011) et avant le très attendu, Days of Future Past, l’an prochain. D’ailleurs, la séquence post générique est savoureuse.
Days of Future Past, histoire scénarisée par Claremont et dessinée par John Byrne dans les numéros 141 et 142 de The Uncanny X-Men en janvier et février 1981, est peut-être la meilleure histoire de l’illustré paru pour une première fois en 1963. Une histoire où un X-Men du présent va devoir voyager dans le passé afin de tenter de modifier l’avenir.
La conférence de presse au Comic con de San Diego il y a quelques mois avec le réalisateur Bryan Singer (qui reprend du service) et tous les acteurs du film à venir a été l’un des faits saillants de l’événement annuel.
Pour les amateurs de BD, voir Wolverine (Jackman), les jeunes et âgés Professeur X (James McAvoy et Patrick Stewart) et Magneto (Michael Fassbender et Ian McKellen), ainsi que Storm (Halle Berry), Rogue (Anna Paquin), Mystique (Jennifer Lawrence), Beast (Nicholas Hoult), Iceman (Shawn Ashmore), Kitty Pryde (Ellen Page), Omar Sy (Bishop) et Evan Peters (Quicksilver) dans le même volet, ça ressemble à la totale.
En attendant, il y a The Wolverine.
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The Wolverine, de James Mangold, avec Hugh Jackman, Tao Okamoto et Rila Fukushima. Présentement à l’affiche.
3 étoiles.