Daran: liberté québécoise

Daran, que l'on voit ici lors des FrancoFolies 2011, nous revient avec son premier disque fait au Québec. Photo d'archives. Courtoisie Pascal Ratthé.

A mi-chemin du très joli recueil de photos, Daran, Aller simple pour Montréal, on voit un cliché de Daran sur lequel est inscrit : « Made in Québec ». On ne pourrait trouver mieux pour résumer l’intention, le désir et le processus de création du plus récent disque du Français désormais installé chez nous en permanence.

Par Philippe Rezzonico

De notre point de vue, on se dit que c’est un peu dingue, finalement, de venir immigrer au Québec. Surtout à Montréal où le temps froid et maussade, des milliers de cônes, des artères bloquées et des infrastructures qui s’effondrent sont notre lot au quotidien. Daran affiche pourtant le même enthousiasme qu’en 2010, quand il avait fait le grand saut de notre côté de la flaque.

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MEL 2012: Montréal en première

Catherine Major: deux soirs de première et un supplémentaire à venir cet été. Photo Courtoisie Montréal en lumière/Victor Diaz-Lamich.

L’an dernier, je notais au terme de la 12e édition de Montréal en lumière que la quête identitaire du volet musical du festival était terminée après une longue période de montagnes russes. Au terme de la 13e présentation qui s’est conclue ce week-end, force est d’admettre que MEL a consolidé sa position en vue des années à venir par la présentation de premières.

Par Philippe Rezzonico

Des premières, il y en a dans tous les festivals, MEL inclus. Mais pas comme cette année. Coeur de pirate, Catherine Major, Diane Tell, Antoine Gratton, France D’Amour, Marie Denie Pelletier, Brigitte Boisjoli et Arthur H ont tous fait leur rentrée montréalaise. Certains, le même soir. Et on ne parle pas des artistes qui ont présenté du nouveau matériel lors de premières parties, comme Julien Sagot ou Karim Ouellet. Du jamais vu.

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The Artist : «Oh, putain, merci! Génial! Formidable ! Merci beaucoup!»

The Artist: le triomphe. Photo de production.

En langage de sport, on désignerait le triomphe de The Artist, dimanche, aux Oscars, comme étant une raclée : Cinq oscars, dont ceux du meilleur film, de la meilleure réalisation (Michael Hazanavicius) ainsi que du meilleur acteur pour Jean Dujardin. Imaginez les Français qui viennent jouer la Série mondiale de baseball à New York et qui battent les Yankees. C’est ça.

Par Philippe Rezzonico

C’était tellement ça, en fait, que les Américains ont joué le jeu depuis deux semaines. Les prix remportés par The Artist dans tous les galas précédant les Oscars étaient sans équivoque (Trois Golden Globes, sept Baftas, six Césars, etc). Si The Artist ne l’emportait pas dimanche, on aurait imagé cela comme étant le naufrage du Titanic. Partout, on parlait des luttes entre Dujardin et George Clooney, entre The Artist et The Descendants ou Midnight In Paris, et patati, et patata… Mais la cause était entendue pour presque tout le monde.

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Hommage à Jacques Brel: le ton juste

Pierre Flynn, fraternel dans La bière. Benoit Sarrasin au piano. Photo courtoisie Montréal en lumière/Victor Diaz-Lamich.

Brel. Un nom qui résume à lui seul une œuvre gigantesque et les fondements de la chanson d’expression française. Pas pour rien que plus de trois décennies après son départ et 45 années après sa dernière performance de scène, on le chante encore. Faut-il encore bien le chanter. Et le spectacle hommage Ne me quitte pas qui clôturait le festival Montréal en lumière a trouvé le ton juste.

Par Philippe Rezzonico

Je suis de ceux qui estiment qu’une grande chanson tient debout toute seule dans sa forme la plus épurée. Et des immortelles, Brel en a écrit et composé assez pour remplir des tas de boîtes de chocolat. Pour ce spectacle hommage qui allait de soi dans le cadre du festival qui faisait honneur à la Belgique, on pouvait difficilement être plus à fleur de peau. Un piano (celui de Benoît Sarrasin) et des voix.

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Cœur de pirate : la petite ira loin

Radieuse, nerveuse, heureuse et émue, Coeur de pirate a passé son baptême de feu au Métropolis. Photo courtoisie Montréal en lumière/Frédérique Ménard-Aubin.

Durer. C’est le désir de tout artiste. Impossible, toutefois, de savoir si l’on peut espérer la longévité avant la parution d’un deuxième album, même si le premier t’a révélé sur la scène internationale. En fait, surtout si le premier a obtenu un succès monstre… Après avoir assisté à la rentrée montréalaise de l’album Blonde, vendredi, au Métropolis, le verdict est limpide : Cœur de pirate est là pour rester.

Par Philippe Rezzonico

Dieu, que l’on était loin de cette présence en première partie de Benjamin Biolay dans le cadre des FrancoFolies il y a quatre ans, et même, du spectacle présenté à L’Astral, en 2009. Au plan vocal, à la diction, à la composition musicale et à la présence scénique, Béatrice Martin ne cesse de s’affiner, et ce, même dans des contextes de pression considérable.

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Simple Plan : frénésie et fans à vie

Simple Plan: un plan simple, mais d'une efficacité redoutable. Photo Rogerio Barbosa.

Comme des tas de groupes punk, Simple Plan devait durer le temps de deux ou trois disques. Treize ans après leur formation, une décennie après leur premier album et des millions de disques écoulés de par le monde depuis lors, le groupe est plus populaire et rassembleur que jamais comme on l’a constaté, jeudi, au Centre Bell.

Par Philippe Rezzonico

Pourquoi ? S’il fallait tenter de trouver une raison au succès mondial du groupe francophone qui a décidé de faire carrière en anglais, c’est au parterre et dans les gradins qui accueillaient près de 12, 000 spectateurs que l’on trouverait l’explication.

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Coeur de Pirate: Jusqu’au bout de l’horizon

Photo courtoisie Montréal en lumière

NOTE: Publiée initialement sur Rue Rezzonico le 24 janvier, nous trouvons pertinent de remettre en lumière – comme le festival du même nom – cette entrevue avec Coeur de Pirate, à 24 heures de sa rentrée montréalaise.

Pour n’importe quel artiste ayant obtenu un succès phénoménal avec un premier disque, rien de plus dangereux que le second. La page blanche, la pression du milieu, le verdict implacable des ventes, les attentes démesurées : tout peut se transformer en guigne du deuxième album. Pas pour Cœur de pirate.

Par Philippe Rezzonico

Deux mois après la parution de Blonde et quatre semaines avant sa rentrée montréalaise au festival Montréal en lumière, le succès est déjà confirmé. Une question demeure : jusqu’où peut-elle aller ? La réponse tient peut-être dans le titre de la première chanson de son album, Lève les voiles : Jusqu’au bout de l’horizon.

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The Barr Brothers en mode consécration

Brad Barr, leader d'un groupe inventif et novateur. Photo courtoisie Montréal en lumière/Victor Diaz-Lamich.

Après La Sala Rossa en mars et la première partie d’Arcade Fire au Métropolis en septembre 2011, The Barr Brothers s’offraient un Club Soda plein à craquer, mercredi, au Festival Montréal en lumière. Certes, le passage à l’émission de David Letterman en janvier a créé un engouement supplémentaire, mais la vérité, c’est que la splendide musique du groupe atypique est en train de prendre de plein droit sa place au rang des plus belles réalisations musicales récentes.

Par Philippe Rezzonico

The Barr Brothers, c’est tout sauf votre band folk habituel. Brad Barr chante d’une voix grave et joue de la guitare, frérot Andrew se charge de la batterie, Andrés Vial tâte des claviers, de la basse et de divers instruments, tandis Sarah Pagé en impose – au sens propre et au sens figuré – avec son jeu cristallin à la harpe. Une harpe, au sein d’un orchestre symphonique de 65 musiciens, ça passe presque inaperçu. Mais dans un quatuor à prédominance folk, c’est massif.

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Le Colectivo : pour la fougue, la fête et l’engagement

Montez dans le bus du Colectivo. Photo courtoisie Martin Aubertin.

L’union fait la force, dit-on. Ça se mesure à plusieurs facteurs. La longévité est du nombre. Et celle du Colectivo le démontre sans contredit. Fidèle à son habitude, le collectif risque d’incendier Le National, vendredi, lors de sa participation au festival Montréal en lumière. Mais pour la bande de Shantal Arroyo, le Colectivo n’est pas qu’un groupe ou qu’un véhicule pour faire de la musique. C’est un mode de vie.

Par Philippe Rezzonico

Ça fait combien de temps ? En regard de la discographie, une décennie. Mais les membres du collectif se connaissent depuis bien plus longtemps que ça, en vérité. Il y a eu trois disques officiels chemin faisant, incluant celui de l’an dernier, Tropical Trash, qui a remporté le prix du meilleur album world au GAMIQ 2011. Mais cette virée musicale est surtout une aventure humaine et de vie.

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Antoine Gratton, la dynamo humaine

Antoine Gratton, survolté. Photo courtoisie Montréal en lumière/Valérie Jodoin-Keaton

Connaissez-vous Mr. Excitement ? C’était le surnom de Jackie Wilson, l’une des plus formidables bêtes de scène de l’histoire de la musique américaine. Mardi soir, on avait son équivalent québécois au Club Soda. Il a pour nom Antoine Gratton et quand il décide de faire la fête, rien n’y personne ne peut y résister.

Par Philippe Rezzonico

Vêtu de son costume or à paillettes qui se veut la version ajustée du costume d’Elvis des années 1950, dansant au parterre, martyrisant ses ivoires, debout sur des tabourets, couché sur la scène, accoudé au bar, virevoltant avec ses choristes, chantant à tu tête et calant des shooters, Gratton n’a pas offert un spectacle. Ni même livré une performance. Il a dynamité le Club Soda.

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