35e Festival de jazz : l’année des chiffres ronds

Cassandra Wilson vient célébrer les 20 ans de Blue Light ‘T’il Dawn. Photo courtoisie FIJM

Le plaisir pour les organisateurs d’un festival qui a une portée internationale, c’est de célébrer avec plus de ballons, de bougies et de confettis les années charnières de l’événement, qui se veulent les années anniversaires. Cette année, le Festival international de jazz de Montréal célèbre sa 35e cuvée. Et à bien des égards, l’année 2014 est celle des chiffres ronds.

Par Philippe Rezzonico

Bien sûr, 2014 n’est pas un chiffre rond. Pas plus que 35, d’ailleurs. Mais les chiffres ronds (des multiples de dix) sont la raison d’être du spectacle d’ouverture mettant en vedette le pianiste Alain Lefèvre et l’Orchestre symphonique de Montréal, ainsi que le spectacle de clôture avec Oliver Jones.

Alain Lefèvre et l’OSM, l’héritage de Gershwin, fera coup double en célébrant le 90e anniversaire de la création de la légendaire Rhapsody In Blue du compositeur américain et les 80 années d’existence de l’OSM. Les 26 et 27 juin à la Maison symphonique.

Oliver Jones: on fête 80 ans avec les amis. Photo courtoisie FIJM

Le 5 juillet, c’est le pianiste Oliver Jones qui célèbrera son 80e anniversaire de naissance (Théâtre Maisonneuve) avec Lorraine Desmarais, Ranne Lee, Josée Aidans et le jeune Daniel Clarke Bouchard.

Pop, soul et blues

Il y a recrudescence de vedettes issues de la pop, de la soul et du blues en cette année de célébrations.

Michael Bublé revient au FIJM dix ans après son tout premier passage avec deux spectacles au Centre Bell (4 et 5 juillet).

Aretha Franklin fait un retour à Montréal (2 juillet, Wilfrid-Pelletier), 50 ans après avoir gravé son disque hommage à Dinah Washington (Unforgettable, 1964) qui fut un pont entre les générations de chanteuses jazz, soul et R&B.

Diana Ross, deux soirs plutôt qu’un. Photo courtoisie FIJM.

Jamais venue au FIJM, Diana Ross s’offrira un doublé (3 et 4 juillet), elle aussi, 50 ans après que The Supremes eurent récoltés leurs premiers tubes # 1 (Where Did Our Love Go, Baby Love, Come See About Me) sur les palmarès en 1964.

Le 5 juillet, une autre légende, le roi du Blues, B.B. King, sera dans la grande Wilfrid-Pelletier avec en première partie l’excellent Gary Clark jr. Le B.B. royal qui gravait le 21 novembre 1964, soit il y a cinq décennies, les compositions de son mythique Live at the Regal, perçu encore aujourd’hui comme l’un des meilleurs disques de blues enregistré sur scène. Numéro # 141 sur la liste des 500 meilleurs disques de tous les temps du Rolling Stone.

En avant-première du festival, le 25 juin, c’est Beck qui s’installe à Wilfrid-Pelletier pour nous présenter les chansons intimistes de Morning Phase. Beck que l’on a découvert il y a 20 ans, avec l’album Mellow Gold (1994). Chiffres ronds, ronds, ronds…

Vingt ans d’âge, aussi, pour l’album Blue Light ‘Til Dawn, de Cassandra Wilson, qui viendra célébrer son disque-fétiche au Théâtre Maisonneuve, le 26 juin.

60 ans bien comptés

Le spectacle Newport Festival Jazz Now 60 viendra souligner les six décennies d’excellence du plus ancien festival de jazz (26 juin, Théâtre Jean-Duceppe) avec Randy Brecker, Anat Cohen, Larry Grenadier, Karrin Allyson, Mark Withfield et compagnie.

Elvis Costello, lui, viendra fêter ses 60 ans (il est né en 1954) avec une rarissime prestation solo à la Maison symphonique, le 29 juin. Et il y l’incomparable Tony Bennett (Wilfrid-Pelletier, 1er juillet), qui compte désormais plus de six décennies de carrière.

Parlant d’anniversaires, il y a aussi celui du « roi du drum », Guy Nadon (80 ans d’âge, 70 ans de carrière), que l’on va célébrer le 1er juillet, à L’Astral. Pour sa part, le saxophoniste Yannick Rieu va s’attaquer à l’œuvre mythique de John Coltrane, dont les compositions de A Love Supreme ont été enregistrées – vous vous en doutez -, il y a 50 ans, en décembre 1964.

Et il y a aussi Daniel Lanois (avec Emmylou Harris et Trixie Whitley), Katie Melua (en exclusivité au FIJM), Pink Martini (qui vont faire des mélodies du bonheur avec les Von Trapp), Earth Wind & Fire, Maxwell, Rickie Lee Jones, des chanteuses de renom (Dianne Reeves, Stacey Kent, Jill Barber), Violent Femmes, Ginger Baker en trio et du jazz en quantité (Terence Blanchard Quintet, Brad Melhdau en piano solo, Ketih Jarrett en solo itou, Marcus Miller, Roy Hargrove, Jack DeJohnette Trio, Christian McBride, Gary Peacock, etc).

Il y aura le spectacle concept For the Record : Tatantino In Concert, puis, Rufus Wainwright, Cœur de pirate, ainsi que des tas d’artistes à découvrir comme Beth Hart, Benjamin Clementine et Cécile McLorin Salvant.

Tous les billets pour les spectacles qui n’étaient déjà pas annoncés seront en prévente jeudi à midi (abonnés lettre Spectra) et en vente libre samedi, à midi, aux différents points de vente habituels. Consultez le site du Festival de jazz pour l’horaire complet.

Tout, forcément, ne peut être lié à un chiffre rond, mais il faut admettre que l’on va souffler des tas de bougies du 26 juin au 6 juillet.