Le coffret est de forme carrée, comme ceux que l’on achetait dans les années 1980, lorsque les boîtiers affichaient toujours l’allure des gros vinyles pas encore révolus. Ici, c’est voulu et assumé, puisque Young Man with the Big Beat se veut l’intégrale des enregistrements d’Elvis Presley datant de 1956, l’année du Big Bang du Rock n’ Roll.
Par Philippe Rezzonico
Si une photo vaut mille mots, celle qui orne le recto de ce somptueux objet de collection résume une époque : le jeune Elvis, en spectacle, arc-bouté à son pied de micro, genoux fléchis, bras, hanches et bassin en mouvement face à un parterre exclusivement formé de femmes et d’adolescentes, hormis un agent de sécurité au regard scrutateur. L’impact, l’histoire, la controverse : tout est là.
La musique, elle, se trouve dans le coffret de cinq disques. Entre les immortelles, les chansons sous-estimées, les enregistrements en public, les inédites, les entrevues et les fac-similés, on a droit à une anthologie sociale, historique et musicale.
Oui, une importante portion du matériel regroupé ici a déjà fait l’objet de multiples rééditions, mais hormis la compilation Elvis 56 (22 titres) de 1996 et l’incontournable coffret de 1992, The Complete 50’s Masters, la thématique axée sur une année charnière a presque toujours été évacuée au profit des périodes (années 50, 60, 70…).
L’an 1956, c’est l’année de l’explosion. Elvis, chez Sun ; Chuck Berry, chez Chess ; et Little Richard, chez Specialty ; notamment, étaient tous gravés dans la cire dès1955, mais cette musique qui allait terrifier les parents, choquer l’église et provoquer une émancipation jamais vue chez les jeunes en était encore à des poussées de fièvres locales et régionales. Le grand public n’avait pas réalisé l’ampleur du tremblement de terre musical qui allait s’abattre sur les Etats-Unis.
Elvis allait être celui par qui le scandale arrive. Peu connu de la masse hors de ses châteaux fort des états du Sud (Mississipi, Texas) en janvier, Elvis sera vedette consacrée douze mois plus tard. Des ventes de plus de 10 millions de 45-Tours, trois millions de EP (Extented Play, les petits vinyles de quatre titres), et 800, 000 33-Tours en font foi. Et ce, uniquement pour le marché des Etats-Unis….. Même en 2011, ces chiffres seraient exceptionnels. Imaginez l’impact il y a 55 ans. Phénoménal, disait-on.
Joli paradoxe de ce coffret, ce qui a fait l’Histoire (les mythiques chansons en version studio) est ce qui nous intéresse le moins ici, parce que réédité ad nauseam. Mais l’intérêt n’est pas là. Entre la redite, les raretés et l’inédit, Young Man with the Big Beat vaut-il le détour ? Analyse.
Premier disque: Les 12 chansons parues sur le vinyle Elvis Presley, en séquence originale, qui vont des relectures furieuses de Carl Perkins (Blue Suede Shoes), Ray Charles (I Got A Woman) et Little Richard (Tutti Frutti), des chansons de la période Sun (I Love You Because, Blue Moon, Trying To Get To You, Just Because) et des originales qui n’ont rien perdu de leur fraîcheur (I’m Gonna Sit Right Down and Cry (Over You), One-Sided Love Affair). Puis, les premiers 45-Tours millionnaires (Heartbreak Hotel, I Was the One, My Baby Left Me).
Verdict : Tout amateur d’Elvis qui se respecte possède déjà les 17 chansons.
Deuxième disque : Même principe. L’album Elvis en séquence avec d’autres reprises violentes de Little Richard (Rip It Up, Long Tall Sally, Ready Teddy), des ballades à faire craquer (Love Me, First In Line) et des chansons aux mélodies parfaites (Paralyzed). Puis, les 45-Tours de légende (Hound Dog, Don’t Be Cruel, Too Much) et les chansons du film Love Me Tender. Le meilleur du meilleur.
Verdict : Remplacez le 17 par 22 dans le verdict précédent.
Troisième disque : Trois spectacles enregistrés le 6 (Las Vegas) et 16 mai (Little Rock, Arkansas), ainsi que le 15 décembre (Shreveport, Louisiane), qui montrent l’évolution accélérée vers les sommets.
À Vegas (quatre chansons), un public policé accueille Presley avec courtoisie dans cet environnement guindé, l’applaudit avec chaleur, mais sans débordements. Et ce, même si Elvis rue dans les brancards durant Long Tall Sally, que D.J. Fontana essaie de fracasser ses peaux lors de Blue Suede Shoes, et que Scotty Moore livre un solo impérial durant Money Honey. Excellente prise sonore.
À Little Rock (huit titres), sur un terrain de jeu acquis à leur cause, Elvis et ses collègues cassent la baraque. La captation du temps avait été faite par une radio locale. En amorce, l’animateur qui parle de Heartbreak Motel (sic) dit à voix haute que c’est une meilleure idée d’écouter Elvis en direct plutôt que de faire jouer ses disques pour le bénéficie de ses auditeurs. Ben voyons… Sono en dents de scie, jeunes filles qui commencent à s’égosiller, guitare tronçonneuse de Scotty pour Heartbreak Hotel, Elvis qui chante « You can burn my wife » au lieu de « my car » durant Blue Suede Shoes, et qui livre une version déjantée de I Got A Woman. Si Ray Charles a jamais entendu ça, il a dû avoir peur du jeune blanc.
Les deux premiers concerts avaient déjà été mis en marché, mais celui de Shreveport (10 interprétations) est inédit. Elvis a son sommet, en fin d’année, au Fairgrounds, devant une foule hystérique qui rivalise avec celles à venir de la Beatlemania. On a l’occasion d’entendre pour une première fois When My Blue Moon Turns To Gold Again et Paralyzed en spectacle. Bonbon. Et quant au désormais King, il est en parfaite maîtrise de sa voix dont il se sert aussi pour calmer cette foule surexcitée. Puissante, haut perchée et sauvage pour les rock décapants, grave, ultra-grave et sensuelle pour les ballades. Si le cri presque primal à la fin de Don’t Be Cruel fait frémir, dites-vous de la finale lente de Hound Dog, c’est Dirty Dancing devant public 35 ans avant le film. Fantastique !
Verdict : La justification d’achat du coffret, point à la ligne.
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Quatrième disque : Les enregistrements excédentaires. La seule façon d’avoir ça – hormis piratage –, c’est d’avoir mis la main sur la réédition de Elvis Presley dans la série FTD (Follow That Dream), dirigée par le Danois Ernst Jorgensen qui supervise encore ce coffret. Nous devons être trois ou quatre à l’avoir à Montréal…. Excellent choix pour les raretés de I Got A Woman, Heartbreak Hotel, I’m Counting On You et I Was the One, mais au lieu d’avoir mis la totalité de la session du 3 février (11 variantes de Lawdy Miss Clawdy autant de Shake Rattle and Roll), on aurait pu mettre quelques prises de I Want You I Need You I Love You.
L’entrevue de 30 minutes faite avec Robert Brown à l’hôtel Warwick, quant à elle, n’est guère relevée. Le reporter fait face à un artiste qu’il cherche à faire découvrir à son public, la jeune vedette répond avec la candeur de son inexpérience.
Verdict : On aurait pu faire un coffret de quatre disques…
Cinquième disque : Que des interviews. Et de la matière. Que ce soit l’entrevue faite pour TV Guide Presents – axée sur l’impact d’Elvis dans la société – ou pour The Truth About Me – plus people – , Elvis, sérieux, badin, ou frondeur, se livre. Pouvoir d’attraction sur les jeunes femmes, déhanchements pervers, désir d’être acteur, religion, autos, motos et famille, relation avec la scène…. Tout y passe. L’échange-clé : « Vous appelez ça chanter, ce que vous faites ? « J’ai vendu cinq millions de disques. Il y a plein de gens qui appellent ça chanter ».
Également révélatrice, l’entrevue avec le Colonel Tom Parker. Tout PR en herbe devrait écouter ça. L’art de ne rien dire ou de ne pas se mouiller est peut-être né ce jour-là.
Verdict : Pour les purs et durs. Exactement ce qu’un coffret du genre doit offrir.
Le livret : Elvis a toujours eu droit à des livrets d’accompagnement exceptionnels. Certains ont gagné des trophées Grammy. Ici, cela tient autant de l’œuvre d’art que du précis d’histoire. Un livre format disque vinyle de 80 pages sur papier glacé, orné de photos saisissantes, de reproductions de documents officiels jamais vus, de découpures de journaux qui ont jalonné l’histoire, le tout, présenté tel un agenda rigoureux tenu sur une base quotidienne. Comme les plus grands journalistes et écrivains du rock tels Peter Guralnick et Colin Escott ont écrit tout ce qu’il y avait à dire sur Elvis dans les coffrets précédents, l’idée de transformer ce recueil en cours d’anthropologie musicale est la bienvenue.
Verdict : La justification d’achat du coffret, prise II.
Les fac-similés : Reproduction du coupon d’entrée pour le spectacle du Cotton Bowl ; de l’affiche du passage à Las Vegas où Elvis est décrit comme étant « The atomic powered singer » ; de celle du show de Richmond, où il est annoncé avec ses « Blue Mooners» ; le matériel promotionnel de RCA… il y en a pour tous.
La crème: les six photos 5 X 7 d’Elvis dans des contextes pas habituels, comme lorsqu’il brandit une winchester, torse nu.
Le plus drôle : la reproduction d’une lettre du Colonel Parker à un associé à qui il demande de lui renvoyer un chèque de 5000 $ à son nom, afin que ça ne donne pas l’impression qu’il soit payé par RCA. Même quelques mois après être devenu le gérant d’Elvis, le Colonel trompait déjà le fisc.
Verdict final : Vous pensez vraiment qu’on a pris le temps d’écouter, de lire et de détailler tout ça pour vous dire que ça ne vaut pas le coup ?
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