On l’a vu en tournée avec des tas de musiciens sur scène. On l’a vu de retour avec Zébulon. Là, on va voir Marc Déry de près. Pas aussi près que lors de sa tournée de chambres d’hôtel du printemps… Mais presque.
Par Philippe Rezzonico
Sur le programme des FrancoFolies, c’est inscrit « Marc Déry solo ». Comme dans « tout seul ». Curieusement, ce n’est pas à ce qu’on s’attendait à l’écoute de son plus récent disque (Numéro 4) paru en septembre 2011, album exultant des mélodies pop. Mais la vie nous réserve parfois des chemins sinueux.
Déry pensait se la jouer classique lors de la parution de l’album : extraits, promo et tournée. Ce fut un peu ça, d’ailleurs. Une poignée de spectacles ont été offerts avec son groupe à l’automne mais n’ont pas mené à une tournée plus élaborée.
«Le disque est passé un peu sous le radar, admet Déry, avec une humilité qui l’honore. J’ai l’impression que les gens ne savaient pas que je venais de lancer mon quatrième disque solo. On ne me parlait que de Zébulon avec qui j’avais renoué il y a quelques années.»
Ce constat est arrivé en même temps qu’une fichue de mauvaise nouvelle : le dépistage d’un cancer pour sa mère. Disons que ça remet les choses en perspective. Bref, la tournée a été mise sur la glace.
Chambres d’hôtel
Quelque temps plus tard, une idée aussi originale que tordue a germé : faire la promotion du disque par l’entremise de performances…dans des chambres d’hôtel. Déry, muni de sa guitare, s’est offert l’équivalent québécois du Bed-In de John Lennon. Enfin, presque…
«Hé, c’est pas social mon truc ! (rires) Ce n’est pas pour promouvoir la paix dans le monde, même si je suis d’accord avec le concept. Ce qui était bien dans cette tournée d’hôtels, c’est que j’avais l’impression de faire de la promotion porte-à-porte, comme on le faisait dans les premières années de Zébulon.
«Les radios régionales ont embarqué dans le concept et je me retrouvais à jouer dans des chambres d’hôtels, assis sur le lit, devant 20 ou 30 personnes. J’ai eu un fun incroyable. Ça m’a rappelé que je faisais ça à 17 ans, jouer dans un petit meublé… Ça m’a permis de renouer avec les gens, avoir un contact direct avec eux et préparer la tournée solo qui s’en vient.»
Le jour et la nuit
Cela fait aussi contrepoids à la tournée du disque À la figure durant laquelle Déry a mis sur pied un spectacle proprement insensé avec cordes, des cuivres et tout le bataclan. Genre de version francophone de Sgt. Peppers…
«La dernière tournée, on était presque 20 musiciens sur scène. Je me disais aussi : «Comment accoter ça ?». Dans le fond, cette nouvelle tournée, c’est un coup d’éclat, mais dans l’autre sens. »
Avec René-Richard Cyr à la mise en scène et Daniel Bélanger en qualité de conseiller musical, Déry va se faire plaisir et faire plaisir à ses fans de toutes les périodes.
«Ça me permet autant de jouer des anciennes que des nouvelles tounes, des chansons que j’ai jamais interprétées sur scène, des tounes personnelles et de Zébulon. C’est vraiment un survol ou une synthèse de ce que j’ai fait dans une mise en scène sobre et épurée. Ça me permet même de prendre des demandes spéciales au rappel.»
Mmm… Dangereux, ça. Un illuminé pourrait bien demander quelque chose d’aussi obscur que Les États, de Zébulon.
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Mary Déry solo, le jeudi 14 juin à L’Astral, aux FrancoFolies de Montréal