Alex Nevsky: l'improbable triplé. Photo Mata-Hari.

En matinée dimanche, à l’émission Ici RDI Week-end, l’animateur Martin Labrosse me demandait si de nouveaux visages pouvaient monter sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier pour cueillir un Félix au Gala de l’ADISQ. Ma réponse était affirmative et l’identité des lauréats en soirée confirme que la cuvée 2014 est à la fois grande et marquée du sceau du renouveau.

Par Philippe Rezzonico

Alex Nevsky en est le grand gagnant après avoir été couronné interprète masculin et avoir vu son hymne On leur a fait croire remporter le Félix de la chanson populaire. Quant à son disque Himalaya mon amour, il a été sacré Album de l’année, catégorie pop.

Public, Académie, ventes : Nevsky a réalisé son triplé en ralliant tout le monde à sa cause, lui qui n’avait jamais remporté de Félix. Champion, le monsieur.

Philippe B. a lui aussi remporté sa première statuette pour sa musique, et pas la moindre, celle de l’auteur-compositeur, liée à son bijou nommé Ornithologie, la nuit.

Premier banco également pour l’excentrique et sympathique Klô Pelgag qui rafle sans surprise la statuette de Révélation.

Dans la foulée de leur percée avec le Félix Révélation et celui de l’album de l’année folk (Le poids des confettis) en 2013,

Pour leur part, Les sœurs Boulay ont complété un tour du chapeau en deux ans en obtenant le Félix du groupe de l’année. Elles avaient reçu le Félix révélation et celui de l’album de l’année folk (Le poids des confettis) en 2013.

Scripteur de l’année pour son spectacle en 2012, Patrice Michaud a enfin vu sa musique récompensée avec le Félix de l’Album folk (Le feu de chaque jour) au sein de la catégorie la plus disputée de 2014, hormis celle du hip hop.

Pierre Lapointe – blanchi depuis 2009 – a renoué avec le succès en remportant le Félix du spectacle auteur-compositeur et interprète pour Punkt, le neuvième de sa carrière. Le chant de la Sainte-Carmen de la Main a obtenu l’équivalent pour le meilleur spectacle interprétation.

La révélation: Klô Pelgag. Photo Mata hari.

Si Nevsky représente une surprise pour l’interprète masculin de l’année, il n’y en a eu aucune pour le pendant féminin avec Marie-Mai qui confirme son abonnement avec un quatrième sacre en cinq ans (2014, 2013, 2011, 2010). Elle n’était pas en nomination en 2012, l’année où Cœur de pirate l’a emporté.

Finalement, Serge Fiori remporte le Félix de l’album contemporain de l’année, ce qui était une évidence après avoir été couronné Meilleur vendeur.

En tenant compte des remises de Félix de mercredi à L’Autre Gala et au Gala de l’Industrie, on note que Nevsky, Philippe B, Klô Pelgag, Jimmy Hunt (Alternatif, Choix de la critique), Koriass (Hip-hop), Pawa Up First (Instrumental), Trio Jérôme Beaulieu (Jazz création), Daniel Clarke Bouchard (Classique – soliste et petit ensemble), Arthur l’aventurier (Jeunesse), De Temps Antan (Traditionnel) et Marie-Nicole Lemieux (Classique/Vocal) ont remporté un premier Félix en 2014.

Et Les sœurs Boulay, Michaud, Arcade Fire, Misteur Valaire, Julie Lamontagne, André Sauvé repartaient avec au moins une statue que pour une deuxième fois à l’ADISQ. Pas moins de 17 artistes et groupes – si j’ai bien compté – sont donc sacrés lors d’une première ou d’une deuxième édition de l’ADISQ sur les 35 catégories en lice au Gala de l’ADISQ et à L’Autre Gala.

Grande année renouveau, donc. Il suffit maintenant d’espérer que la musique de tous les lauréats soit achetée. Car si la création est à son mieux, l’industrie est en chute libre. Mais bon, on en reparlera plus tard. Hier, c’était le temps d’ouvrir le champagne.