Le groupe Indochine, les graves problèmes d’intimidation chez les jeunes, la chanson College Boy et un clip réalisé par Xavier Dolan : la combinaison s’avère percutante.
Par Philippe Rezzonico
Comme tout le monde le souligne depuis la parution du clip, cette réalisation léchée en noir et blanc contient son lot d’images violentes. On a parfois l’impression de voir les publicités de la SAAQ relativement aux accidents de la route. C’est cru, c’est brutal et c’est mortel.
C’est aussi très imagé en raison du symbolisme entre l’écolier agressé et la crucifixion de Jésus.
Mais ce qui est peut-être le plus frappant, ce n’est pas tant la violence inouïe (qui va jusqu’au meurtre) et l’intolérance dont l’adolescent est victime en milieu scolaire, mais la passivité et l’indifférence de la majorité silencieuse (les bandeaux sur les yeux).
On peut présumer que des tas de gens vont dénoncer ce clip en soulignant qu’il s’agit de violence gratuite. Mais au nombre de cas de violence – et de suicides – répertoriés en milieu scolaire ces dernières années, on peut également présumer que des tas de gens vont percevoir ce clip comme une brutale prise de conscience d’une situation bien réelle.
C’est d’ailleurs l’intention de Nicola Sirkis, le leader d’Indochine, qui a expliqué sa démarche en ce sens.
Indochine sera au Centre Bell le vendredi 24 mai prochain pour interpréter College Boy et les autres chansons de son album Black City Parade.