La Veillée du Vent du Nord : deux anniversaires à célébrer

Olivier Demers et ses collègues du Vent du Nord vont faire la fête au Club Soda. Photo courtoisie Aimé Méthé.

La Veillée de l’avant-veille, 15e du nom, aura lieu vendredi soir au Club Soda, soit une vingtaine d’heures avant le coup de minuit du Jour de l’an 2012, année du 10e anniversaire de naissance du groupe Le Vent du Nord. Ça tombe bien, La Veillée de l’avant-veillée, c’est avant tout celle du Vent du Nord. Célébrations.

Par Philippe Rezzonico

Dans les faits, Nicolas Boulerice s’offre un joli coup double: fêter le 10 anniversaire du quatuor qu’il forme avec Simon Beaudry, Réjean Brunet et Olivier Demers, mais aussi le 15e de La Veillée de l’avant-veille qu’il organise depuis 15 ans. Car si Le Vent du Nord n’existait pas dans les années 1990, l’esprit, lui, y était déjà.

«On a fondé La Veillée de l’avant-veille avec Olivier avant que Le Vent du Nord existe comme on le connaît aujourd’hui, se souvient Boulerice. Pour nous, s’était une façon de bricoler au sein du mouvement trad et d’avancer au plan personnel. Cette édition, ça sera un peu l’occasion de faire une rétrospective. »

Quinze éditions d’un spectacle devenu événementiel et annuel et une décennie passée au sein d’un groupe: Boulerice pensait-il que les deux véhicules allaient avoir une durée de vie aussi longue ?

«Non. Surtout pas La Veillée de l’avant-veille qui a vu le jour sur un coup de tête. Comme la soirée du 31 décembre était toujours prise (petit rire), on a eu le goût de faire quelque chose de différent. Au départ, c’était comme un gag léger. On ne pensait pas qu’il y avait quoique ce soit pour d’asseoir un événement pour 15 ans.

«Au début, à chaque année, on se disait que c’était la dernière. Mais c’était toujours plein à craquer et on avait tant de plaisir… On a fait un peu des Dominique Michel de nous autres. »

Réjean Brunet, Nicolas Boulerice, Olivier Demers et Simon Beaudry forment Le Vent du Nord. Photo courtoisie Aimé Méthé.

A l’inverse, jamais la mise sur pied du groupe n’a été prise à la légère.

«Quand on a fondé Le Vent du Nord, ça a toujours été clair que c’était pour gagner notre vie. On avait tous de l’expérience de scène, on tous avait joué au sein d’autres groupes ou collaboré avec des artistes et on voulait vraiment que ça fonctionne : agents, gérance… On a pris tous les moyens pour bien s’entourer. Et ça marche. En 2012, on va lancer notre septième album, on a travaillé avec des orchestres symphoniques et on fait des collaborations avec des artistes d’autres pays, comme en Écosse, où on va aller en début d’année.»

Les retrouvailles

Il y a toujours des invités lors de ces spectacles de fin d’année du Vent du Nord qui a remporté le Juno remis au meilleur album trad en 2011. Mais vendredi, il y en aura plus que d’ordinaire et il y aura d’anciennes chansons au menu.

«Bernard Simard, qui fut le premier chanteur et guitariste du Vent du Nord sur le tout premier album sera là. Au moment où tu as appelé, j’étais en train de me rappeler les paroles et les harmonies d’une chanson qu’on a pas jouée depuis dix ans.

On verra aussi Jean-François Branchaud, le nouveau membre officiel de la Bottine souriante, qui a été remplaçant au sein du Vent du Nord durant des années, ainsi que les preneurs de son des albums du band qui vont venir jouer les musiciens.

Engagement social

Boulerice et ses amis aiment faire la fête, mais ils savent aussi se servir de leur art pour dénoncer des situations qu’ils estiment injustes, comme «  l’improvisation » du gouvernement du Québec dans le dossier de l’exploitation du gaz de schiste.

«Au départ, c’était plus un projet personnel, dit celui qui a écrit et composé la chanson Le diable et le fermier. Je me suis rappelé ce conte de mon père où le diable et le fermier se battent pour les denrées. Mais je me suis rapidement rendu compte que ça prenait plusieurs voix pour chanter ça.

«Les membres des Charbonniers de l’enfer et de Gallant, tu perds ton temps, ont tout de suite accepté de participer à la création de la chanson et du clip. Je vis dans un coin du Québec où l’on projette de creuser 1000 puits dans les prochaines années…

«C’est peut-être ça, aussi, la prémisse de la suite pour nous… On ne veut pas devenir pamphlétaires pour tout, mais il faut s’impliquer et prendre le crachoir quand il le faut. Et ça va peut-être se refléter sur le prochain disque.»

La Veillée de l’avant-veille du Vent du Nord, au Club Soda, le 30 décembre.