
Louis-Jean Cormier a obtenu le Félix pour l'Album de l'année - Choix de la critique. Photo d'archives Alain Décarie.
Entre les triomphes attendus et les réelles surprises, l’identité des lauréats de L’Autre Gala de l’ADISQ présenté, mardi soir, pourrait être une bonne indication des couronnements à venir dimanche prochain, lors du 35e Gala de l’ADISQ.
Louis-Jean Cormier, Les sœurs Boulay, Manu Militari, Céline Dion, Half Moon Run et Jérôme Minière sont repartis avec un Félix au terme de cette soirée où il n’y a à peu près jamais d’artiste qui se démarque en raison de la présence de catégories de genres musicaux différents.
Scrutons quelques catégories de plus près et établissons les constats d’usage.
Album de l’année – Choix de la critique : Louis-Jean Cormier remporte ce Félix pour son disque Le treizième étage. Aucune surprise. C’était écrit dans le ciel. Un deuxième Félix individuel après celui de Réalisateur de l’année pour Douze hommes rapaillés chantent Gaston Miron. Constat : Cormier devient plus que jamais le favori pour le Félix Auteur ou compositeur.
Album de l’année – Folk : On savait que Les Sœurs Boulay avaient mis au monde un bijou d’album avec Le poids des confettis, mais de là à s’imposer devant Bernard Adamus (No 2) qui a tout raflé avec son premier disque (Brun) il y a quelques années, ce n’est pas rien. Constat : Déjà perçues comme favorites pour le Félix Révélation, on se demande bien qui va pouvoir leur chiper dimanche soir.
Album de l’année – Hip Hop : Manu Militari l’emporte avec Marée humaine devant Loco Locass et Le Québec est mort, vive le Québec! Moyenne surprise, car Manu Militari avait déjà remporté un Félix en 2010 pour Crime d’honneur. Constat : Le hip hop coup de poing de MM a eu le meilleur sur le hip hop politisé des Loco.
Album de l’année – Meilleur vendeur : Vraiment sans surprise, Sans attendre, de Céline Dion, l’a emporté. Constat : Ça prend Céline Dion pour faire mordre la poussière à Star Académie (Star Académie Noël).
Album de l’année – Country : Un tout premier Félix pour Pier Béland – à sa quatrième nomination à l’ADISQ en 15 ans – pour Ce que je suis, évidemment, à titre posthume. Constat : C’est triste à dire et à écrire, mais la mort fait vendre des disques.
Album de l’année – Alternatif : Gros Mené avec Agnus Dei. Prévisible. Le plus gros band avec le plus gros son. Ça frappe fort. Constat : Je connais plein de gens qui ne jurent que par Peter Peter qui ont dû tomber en bas de leur chaise.
Album de l’année – Anglophone : Elisapie avec Traveling Love. Cette artiste touche vraiment des cordes sensibles avec son art auprès du public depuis quelques années. Constat : Voir constat précédent et remplacez Peter Peter par DJ Champion.
Album ou spectacle de l’année – Interprétation autres langues : Half Moon Run confirme sa montée en puissance avec ce Félix. Constat : Je n’aurais pas aimé me retrouver au sein de ce jury. Comment diable comparer les mérites d’artistes et de tournées aussi diverses que celles de HMR, Suzie Arioli, La tournée Clin d’œil – Rock et Rose, Les Stars chantent Noël et Many Shades of Grey, de Mistress Barbara? Fourre-tout.
Artiste québécois s’étant le plus illustré à l’étranger : Patrick Watson s’est imposé. Constat : Tout le monde (Cœur de pirate, Ariane Moffatt, Céline Dion, Half Moon Run) pouvait légitimement l’emporter ici.
Artiste de la francophonie s’étant le plus illustré au Québec : Le Félix va à Zachary Richard. Constat : J’adore Zachary, l’homme et l’œuvre. Mais lors d’une année où Bénabar a vaincu sa peur de l’avion pour venir jouer deux fois au Métropolis et lorsque Indochine s’est payé le Centre Bell, je me dis que le jury s’est gouré.
Jérôme Minière (musique électronique), Oliver Jones (jazz création), Emilie-Claire Barlow (jazz interprétation) et Avec pas d’casque (Vidéoclip) l’ont emporté dans d’autres catégories d’albums. La liste complète sur le site de l’ADISQ.