Les Cowboys fringants de retour au grand galop

Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine, Jérôme Dupras et Jean-François Pauzé sont de retour sur disque avec Que du vent. Photo courtoisie Jocelyn Michel.

Dès que les premières notes de L’horloge – quatrième chanson de Que du vent – se font entendre, on se dit : « Ouf! On va pouvoir souffler un peu. », comme si nous étions dans un show et que les Cowboys fringants mettaient le pied sur le frein après un premier quart d’heure explosif. En fait, c’est exactement ça.

Par Philippe Rezzonico

Que du vent n’est pas qu’un disque qui ramène le band le plus populaire du Québec à une approche chansonnière et musicale similaire à celle de Break syndical, c’est un disque dont la séquence est bâtie comme si nous étions en spectacle.

On n’en doute même pas quand on écoute en succession Télé, Paris-Montréal et Marilou s’en fout. De la chanson qui souligne le déficit d’attention de la génération de la télé-réalité – tout le monde veut être une vedette -, à celle qui fait le pont entre les deux Continents où brillent les Cowboys, ainsi qu’à l’histoire d’une perdante notoire, les Cowboys résument en trois titres coup de poing le meilleur de leur univers.

Les fans politisés du groupe vont adorer Classe moyenne (avec anchois), brûlot dénonciateur du gouvernement, des compagnies et de la corruption ambiante qui évoque le classique En Berne. Ceux qui ne pensent qu’à la fête vont se régaler de Hasbeen et de son autodérision ainsi que de Party !, deux titres qui vont faire danser les foules lors de la prochaine tournée. Sur disque, pas sûr qu’on ne se lassera pas de Party !, mais le succès est assuré sur les planches.

Quant aux amateurs qui ont découvert les Cowboys sur le tard avec les albums La Grand-Messe ou L’Expédition, ils seront comblés avec les chansons humaines et touchantes que sont L’Horloge, Que du vent et Shooters. Des compositions qui parlent de vie, de temps, de boulot perdu et d’amour.

Les arrangements de Marie-Annick Lépine – en feu – sont splendides, le son d’ensemble est ample, la plume de Jean-François Pauzé est à son mieux, le disque a la durée d’un vinyle – ça rentre au poste -, Karl Tremblay est dans une forme vocale du tonnerre et l’unité de la section rythmique formée de Jérôme Dupras et du batteur de studio des Cowboys, Steve Gagné, est impeccable.

De plus, on entend des guitares électriques à profusion et pas mal de refrains fédérateurs sont offerts comme si le groupe faisait face à des milliers de spectateurs.

Le rodéo s’amorce le mois prochain, mais d’ici là, le verdict est sans appel : ce disque est tout ce qu’on veut sauf du vent.

Les Cowboys fringants

Que du vent

La Tribu

4 étoiles