Les Cowboys fringants: rodéo à Saint-Lazare!

Les Cowboys fringants ont célébré leurs retrouvailles avec leurs fans, samedi soir. Photo Pierre-Luc Daoust.

SAINT-LAZARE – Depuis La tournée montréalaise de 2002 et les escales aux Verres stérilisés, au Petit campus et au défunt Cabaret Music-Hall, je me disais qu’il fallait que je revoie les Cowboys fringants à la source, dans une salle intimiste, entouré d’inconditionnels. Quoi de mieux que le coup d’envoi de la tournée mondiale de l’album Que du vent, samedi soir, au bar Chez Maurice ?

Par Philippe Rezzonico

Ce n’est pas si loin, Saint-Lazare. Environ 45 minutes de Montréal. C’est néanmoins significatif d’aller voir un show des Cowboys dans un lieu où tu roules durant quelques kilomètres sur des routes de campagnes où il n’y a pas d’électricité. Cela fixe l’ambiance.

Et puis, Chez Maurice, c’est l’un des fiefs des Cowboys depuis leurs débuts. Un bar aménagé en salle de spectacles avec écrans et tout et tout, mais qui a conservé son aura de taverne d’un autre âge. Un lieu convivial bourré de Québécois de souche où tout le monde se marche sur les pieds avec respect et courtoisie, boit de la bière en quantité – surtout un samedi soir – et fraternise avec tous les spectateurs présents, peu importe leur provenance.

C’était ça, l’ambiance qui régnait quelques minutes avant l’entrée sur scène des Cowboys, vers 21h30. On entendait des gens qui parlaient de la dernière tournée, du nombre de fois qu’ils avaient vus le groupe, qui se demandaient quelles chansons allaient être interprétées, hormis, ça va de soi, celles du nouveau disque.

C’était pas loin de l’ordre du fan-club, cette soirée, à en juger par le nombre de clients qui portaient des t-shirts rappelant les anciennes tournées. Il y avait des tas de gens de la place et des environs, des visiteurs de Montréal et cette fille, venue de l’Abitibi, que Karl Tremblay a saluée durant les rappels.

Karl Tremblay y a mis toute la sauce, toute la soirée. Photo Pierre-Luc Daoust.

«Chaque fois qu’on vient ici, c’est comme si on jouait dans un sous-sol de 800 personnes », a confirmé le chanteur. Paradoxe, ce bar qui peut accueillir une foule considérable est construit sur le large, un peu comme l’ancien Club Soda, avec un balcon à quelque 35 pieds de la scène. Entassés en avant, tassés sur les côtés ou massés au deuxième étage, les deux tiers des spectateurs ne sont pas à 50 pieds du band. Proximité exceptionnelle.

Ça donne une ambiance du tonnerre et ça mène à une frénésie proche de l’hystérie quand les Cowboys jouent leurs chansons festives comme La Manifestation, Awikatchikaen et En Berne. Malade ! Ça fait un certain temps que j’avais vu le grand Karl plonger dans la foule pour faire du bodysurfing

Je vous parlais de fans. D’irréductibles. Pas l’ombre d’un doute. On se doutait depuis qu’on a entendu les nouveaux titres que ça allait drôlement brasser sur scène et au parterre. Les Cowboys l’avaient annoncé ainsi. Un disque festif, disaient-ils. Plutôt, en effet.

C’est tout simple, Paris-Montréal a provoqué le même genre de réaction qu’un vieux succès comme Joyeux Calvaire ! Les nouvelles Party ! Classe moyenne (avec anchois) et Hasbeen et sont bien les bombes pressenties et je n’étais pas étonné du tout de voir deux jeunes filles chanter par cœur les paroles de Marilou s’en fout.

Plaisir des fans et plaisir décuplé des membres du groupe. Je sais, je sais… Ce band est toujours fougueux sur les planches, mais Marie-Annick Lépine a dû briser quelques cordes de son violon tellement elle y mettait du tigre.

Les Cowboys fringants ont offert leur lot de demandes spéciales. Photo Pierre-Luc Daoust.

Et comme ça arrive souvent dans ce genre de salle, les fans réclamaient leurs chansons préférées. Si les Cowboys n’allaient pas passer à côté de Maurice au bistro (logique), un petit groupe de gars a demandé… Que-dis-je…  A hurlé pour entendre Léopold, classique de Motel Capri, très, très tôt dans le show. Et les boys l’ont eu. Tout comme Le Shack à Hector et pas mal d’autres vielles tounes.

En fait, après deux heures de show, le groupe aussi surchauffé que la salle a lancé l’appel aux demandes spéciales. On est finalement sorti de là pas loin d’une heure du mat après une ultime Rentre à pied. N’empêche, on était quand même content d’avoir la bagnole pas loin. C’est pas comme en sortant du Métropolis. Il n’y avait pas de métro en vue…