Rolling Stones : Win, le choix du public et les raretés

Win Butler, d'Arcade Fire, sera l'invité des Rolling Stones, dimanche, au Centre Bell. Photo d'archives Catherine Lefebvre

Ce sera donc le leader d’Arcade Fire, Win Butler, qui sera l’invité des Rolling Stones, dimanche soir, au Centre Bell. Un excellent choix qui se défend autant par la notoriété de Butler sur sa génération que par le lien avec notre ville. L’Américain vit à Montréal depuis une bonne décennie.

Par Philippe Rezzonico

Logique, aussi, quand on sait à quel point Butler apprécie les grands qui ont écrit les lettres de noblesses du rock avant lui. En fait, le pilier d’Arcade Fire va compléter un rare triplé en partageant la scène avec les Rolling Stones.

En 2005, Arcade Fire au grand complet interprétait avec U2 au Centre Bell Love Will Tear Us Apart de Joy Division. En 2007, Win et Régine Chassagne rejoignaient Bruce Springsteen et son E Street Band à Ottawa pour un partage de titres (State Tropper du Boss et Keep the Car Running d’Arcade Fire).

Puis, en 2012, Arcade Fire fut le groupe d’appoint de Mick Jagger à la dernière émission de la saison de Saturday Night Live. Cette fois, ça sera l’inverse, Win sera avec tous les Stones.

Que va-t-il chanter avec les Stones? Allez donc savoir. Depuis le début de la tournée 50 & Counting…, le public a eu droit à quelques duos étonnants avec Gimme Shelter (Lady Gaga), Respectable (John Mayer), Wild Horses (Gwen Stefani), As Tears Go By (Taylor Swift) et Bitch (Dave Ghrol).

Butler pourrait bien interpréter de nouveau The Last Time, que les Stones ont joué en début de tournée en 2012 avant de la reléguer aux oubliettes.

Il y a un joli paradoxe dans cette tournée. D’un côté, on se dit que cette virée n’est guère différente des précédentes en dépit de l’ajout de Mick Taylor, le Stone démissionnaire des années 1970 qui a repris du service avec panache durant cette virée. Attendez d’entendre sa contribution sur Midnight Rambler. Du tonnerre.

Sur les 22 chansons qui seront interprétés dans ce spectacle d’un peu plus de deux heures, il y en a 14 qui s’y trouvent en permanence. Comme il se soit. Les Stones doivent absolument livrer la crème de leur catalogue. En raison de la célébration du 50e, mais aussi à cause des prix exorbitants demandés aux fans. À plus de 500 $ pièce pour les deux tiers des billets disponibles, les gens ne veulent pas entendre des fonds de tiroirs.

Les raretés

Cela dit, les Stones ont tellement de grandes chansons dans leur sac, que l’occasion était belle de les ressortir. Quand on regarde de près les sélections de titres depuis les premiers shows à la fin de 2012, il y a de quoi être étonné : The Last time, pas jouée depuis les années 1990, Around and Around, pas interprétée depuis 1977, Lady Jane, pas livrée depuis 1967, et I Wanna Be Your Man, des Beatles, que les Stones jouaient en 1964, ont été proposées.

Et ça, c’est sans compter les raretés que sont Waiting On a Friend, Angie, Rocks Off, Factory Girl, Worried About You, Far Away Eyes, Beast of Burden et autres Dead Flowers, interprétées seulement une fois ou deux depuis l’an dernier.

À chaque spectacle, les amateurs sont invités à choisir une chanson parmi cinq titres qu’ils désirent entendent sur le site web des Rolling Stones.

Pour Montréal, les choix sont Dead Flowers (de Sticky Fingers) et quatre titres de Some Girls (la chanson-titre, When the Whip Comes Down, Shattered et Just My Imagination).

Je connais un paquet d’amis qui seront présents au spectacle qui ont voté pour Dead Flowers, mais si l’on se fie aux précédents spectacles, le choix web des fans représente d’ordinaire une chanson qui n’a pas encore été interprétée durant la tournée. Une seule exception : Sway. Bref, je parie que When the Whip Comes Down va sortir du chapeau.

À la limite, on s’en fiche un peu. On espère que Jagger affichera sa fougue habituelle (pas trop de crainte là-dessus), que la participation de Butler sera importante (il y a de bonnes chances), que Keith tiendra la route (fort bien dans cette tournée jusqu’ici) et que Taylor sera là pour un troisième titre, en plus de Midnight Rambler et (I Can’t Get No) Satisfaction.