The Avengers: rassemblement épique

Thor (Chris Hemsworth), Iron Man (Robert Downey jr.) et Captain America (Chris Evans). Photo de production.

En 1963, les lecteurs de Marvel écrivaient à Stan Lee pour lui demander de réunir certains super héros déjà existants dans une même série. C’est ainsi que l’illustré The Avengers est né. Cinq décennies plus tard, le cinéma réunit au grand écran Iron Man, Thor, Hulk et Captain America qui ont déjà eu droit à un ou deux films individuels. Le résultat est à la hauteur de la démesure du risque : Ensemble, The Avengers sont plus forts que la somme de leurs parties.

Par Philippe Rezzonico

Il y a un moment dans le film de Joss Whedon (Buffy the Vampire Slayer, Glee, Firefly) où les quatre légendes flanquées de Hawkeye (Jeremy Renner, sombre) et Black Widow (Scarlett Johansson, sournoise) se regroupent dans un New York dévasté avant de reprendre le combat. Petite pause dans l’action et pose générale des héros les besoins de la caméra. Tout est là…

L’essence de l’illustré, son aspect science-fiction ainsi que son volet testostérone, le côté héroïque et son penchant fin du monde : tout est résumé dans cette scène qu’aucun gamin qui lisait The Avengers durant les années 1960 et 1970 ne pensait jamais voir au cinéma avec un tel réalisme.

C’est le propre des meilleurs films de super héros : transposer à la perfection l’univers de la BD sans oublier de faire un film qui a toutes les vertus d’un grand divertissement de masse. Et The Avengers gagne sur les deux tableaux.

Fortes personnalités

Ceux qui connaissent bien la série dessinée savent à quel point les différentes personnalités de ces personnages fictifs – et leurs antagonismes naturels – sont à la base du succès. Le côté rebelle et frivole de Tony Stark (Robert Downey jr., au sommet de ses répliques cinglantes) en opposition avec la discipline et la droiture du Captain America (Chris Evans, avec plus de stature qu’avant) font merveille. Et Thor (solide Chris Hewsworth) qui aille noblesse et puissance face à la force brute déjantée de Hulk quand Bruce Banner (Mark Ruffalo, impeccable) perd les pédales.

Iron Man (Robert Downey jr.) et le Captain America (Chris Evans) ne partagent pas les mêmes points de vue dans The Avengers. Photo de production.

Pas pour rien que tout ce beau monde se bat ensemble – presque – aussi souvent que face à Loki (excellent Tom Hiddelston) et à l’armée d’extra-terrestres qui provient d’un monde parallèle. Marque de commerce de la série. Comme toujours, la menace dans The Avengers est constamment de l’ordre de la fin du monde. Ou de la fin des mondes. C’est le minimum syndical, rayon comic book.

Le scénario n’y échappe pas, pas plus que les 40 dernières minutes du film où tout explose dans la Grosse pomme quand les six vengeurs tiennent tête à deux ou trois milliers de guerriers et de bestioles venues d’ailleurs. Spectaculaire comme ce n’est pas permis.

Côte-à-côte dans les rues dévastées de New York. Photo de production.

Profondeur

Mais l’intérêt du film tient plus aux personnages et au fait que les scénaristes ont donné de l’humanisme, de la dignité… et même des faiblesses à ces héros plus grands que nature. Pas en jouant la carte des exclus comme les X-Men, pas en misant sur la notion de sympathique perdant comme avec Spider-Man, et rien qui tient de l’obsession d’un Batman non plus.

Au contraire, The Avengers sont toujours en pleine lumière, ou presque : une sentinelle de la liberté issue de la Deuxième guerre mondiale, un playboy milliardaire connu de tous, un Dieu du tonnerre et un géant vert qui détruit tout sans compter. Seuls les membres du S.H.I.E.L.D. menés par Nick Fury (Samuel L. Jackson) restent dans l’ombre. Des espions, après tout.

Mark Ruffalo a lui-même donné vie à The Hulk avec le procédé de capture de mouvement. Photo de production.

A l’arrivée, The Avengers fait preuve d’un équilibre étonnant entre l’action et l’humour, entre les effets spéciaux et le respect de l’illustré d’origine.

Suite ? Bien sûr. Comme d’habitude, ne ratez pas l’extrait post-générique qui dévoile l’identité du « méchant » pour le deuxième volet. Et vous feriez bien de rester jusqu’à la fin du deuxième générique – celui de l’équipe technique – histoire de ne pas rester sur votre appétit.

The Avengers, de Joss Wedhon, avec Robert Downey jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner et Samuel L. Jackson.

4 étoiles