Avec un nouveau disque qui se nomme À genoux dans le désir, il ne faut pas se surprendre que Yann Perreau propose sa rentrée montréalaise le jour de la Saint-Valentin. Debout ou à genoux, le désir brûle rarement aussi fort que le 14 février pour les amoureux.
Par Philippe Rezzonico
«Ça va bien avec le concept de l’album acquiesce Yann Perreau, mais c’est une fête qui n’est pas tellement soulignée. On a déjà vu Malajube faire des lancements les soirs de Saint-Valentin, mais ce n’est pas une soirée que l’on célèbre très souvent.»
Ceux qui ont assisté à l’un ou l’autre des spectacles-lancements de l’album au Club Soda en septembre, auront droit à une offrande musicale modifiée. En bonne partie, parce que Perreau ne pensait jamais faire une tournée avec ce disque dont toutes les chansons reposent sur des textes inédits du poète Claude Péloquin.
«C’est paranormal, rigole-t-il. Je ne m’attendais pas à faire une tournée. Je prévoyais faire un spectacle à Montréal, un à Québec et peut-être un ou deux festivals, mais les réactions à la parution de l’album ont été très positives.»
Perreau n’a pas tort. Celui qui a depuis longtemps une réputation de bête de scène précise que À genoux dans le désir est son disque qui a trouvé preneur le plus rapidement auprès du public.
«On a déjà 8 000 exemplaires vendus et on a même pas commencé la tournée. D’habitude, j’ai écoulé quelque chose comme 5 000 albums quand on commence à faire de la scène. C’est tout un accueil pour ce disque.»
La tournée, forcément, ne pourra être à l’image du disque sur lequel on entend plus d’une vingtaine d’instruments. Lors du lancement, on avait compté au moins 15 musiciens sur scène.
«On ne peut pas amener 15 musiciens en tournée, mais on doit faire une tournée tellement la demande est forte. Finalement, ça va être un genre de show hybride qui vas se situer à mi-chemin entre un show avec mon band rock et ma tournée Perreau et la lune.
«C’est Michel Faubert qui va faire la mise en scène de ce spectacle où l’on va être trois. Il va y avoir des éléments visuels concoctés par Moment Factory. J’ai jamais utilisé un projecteur en spectacle. Bref, ça va être théâtral dans l’approche et dans la scénographie.»
Ça sera aussi l’occasion pour Perreau de faire un retour aux sources et de faire découvrir à son public une facette qu’il ne connaît pas.
«On me voit toujours au piano, mais mon premier instrument, c’est la batterie. La toute première fois que j’ai donné un «show», c’était lors d’une vente-trottoir à Berthierville. J’avais 11 ans et c’est moi qui jouais du drum au sein d’un trio. Après cinq albums, rendu à ma sixième tournée, les gens vont enfin me voir jouer du drum sur scène.»
Lutter contre la morosité
Dire que tout va bien dans la vie de Yann Perreau est une évidence. Après des années difficiles au plan personnel à la suite du décès de son père, il est en amour, son disque fait l’unanimité et il sera papa plus tard cette année. Et il entend propager ce bien-être sur les planches.
«Je veux faire tripper les gens. Il y a une morosité ambiante. On se chicane sur tout. Il y a une forme d’insécurité tant sur le plan social que politique. Moi, j’ai envie de m’éclater et j’espère que les gens font le faire avec moi.
«Il y a encore des gens qui me découvrent. J’aurais pu faire un deuxième Un serpent sous les fleurs, mais j’aime pas jouer safe. Je suis très heureux d’avoir mis en musique les mots d’un poète comme Claude Péloquin. Pour cette tournée, on a réarrangé les anciennes chansons pour créer un spectacle unique.»
Et les célibataires, que vont-ils faire à ton spectacle du 14 février?
«Les couples, on va les inviter dans une pièce après le spectacle. Mais les célibataires, on va les inciter à se frotter les uns contre les autres.»