Cinéma BD à Hollywood: un été de fer, d’acier et d’adamantium

Henry Cavill est le nouveau Superman. Photo promotionnelle de Warner Bros.

Le printemps et la saison estivale qui s’ensuit représentent l’une des périodes les plus importantes de l’année pour le cinéma hollywoodien. Une période où les studios sauront si l’année en cours sera rentable ou pas. Et depuis quelques années, ce sont très souvent les long-métrages inspirés des personnages de bandes dessinées qui font la différence entre un bilan financier écrit à l’encre noire ou rouge.

Par Philippe Rezzonico

Marvel : The Avengers (623 millions $), The Dark Knight Rises (448 millions $) et The Amazing Spider-Man (262 millions) ont occupé les premiers, deuxièmes et septième rangs des recettes au box-office nord-américain en 2012. Marvel : The Avengers a pris le premier rang mondial avec des recettes phénoménales de 1,5 milliard $ Est-ce que Iron Man 3, The Man of Steel et The Wolverine peuvent rivaliser?

Il semble improbable que les chiffres stratosphériques des Avengers soient menacés, mais les studios Paramount (Iron Man), Warner (Superman) et 20th Century Fox (Wolverine) ne prennent aucune chance, chaque sortie étant proposée à un mois différent.

L’homme de fer

Tony Stark (Robert Downey jr.) sera le premier à reprendre du service avec des sorties en Asie et en Europe dès le mois d’avril et en Amérique du Nord le 3 mai. Fort du succès des Avengers, la franchise de l’homme de fer pourrait bénéficier d’un coup de pouce. Iron Man (2008) fut une belle réussite, mais sa suite (Iron Man 2) a frôlé le naufrage, notamment en raison de la présence d’un méchant (Whiplash) de deuxième ordre.

Tony Stark et sa kyrielle d'armures sont de retour pour un troisième volet. Photo promotionnelle de Paramount.

Ce troisième volet réalisé par Shane Black (et non plus Jon Favreau) nous présentera le Mandarin (Ben Kingsley), le plus important ennemi d’Iron Man dans sa série dessinée, un Stark nettement plus sombre – peut-être en raison de la destruction de son palais moderne au bord de mer – et une Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) omniprésente, qui portera même la fameuse armure. Préjugé favorable.

L’homme d’acier

Comme la trilogie de Dark Knight a relancé la franchise de Batman, Warner espère que The Man of Steel fera de même pour Superman après l’échec de Superman Returns (2006), pourtant réalisé par Bryan Singer qui a cartonné avec les X-Men.

En toute objectivité, le hic, c’était Brandon Routh, un peu trop longiligne pour la carrure de Superman. Rien à craindre à ce sujet avec Henry Cavill, qui représente au plan physique un Superman bien plus proche du héros crée par Jerry Siegel et Joe Shuster.

La réalisation a été confiée à Zack Synder, à qui l’on doit 300. On sent son influence dans la représentation du Clark Kent adulte avant qu’il ne soit officiellement Superman dans la bande annonce.

C’est toutefois l’influence de Christopher Nolan, le penseur derrière la trilogie de Batman, qui est bien présente dans ce que la trame narrative nous révèle. On sent que l’on veut soigner la naissance de Superman, comme on l’a fait avec Batman et même avec le Spider-Man campé par Tobey Maguire il y a une décennie.

Et ce soin se mesure aussi avec la distribution : Russell Crowe dans le rôle de Jor-El, le père de Superman; Kevin Costner dans le rôle du père adoptif de Clark Kent et Amy Adams dans celui de Lois Lane. Uniquement des comédiens ayant remporté ou été mis en nomination pour l’Oscar, comme Christian Bale (Bruce Wayne), Michael Caine (Alfred) avec Morgan Freeman (Lucious Fox) pour Batman.

Si le film est à la hauteur de la bande annonce, The Man of Steel pourrait être le blockbuster de l’été devant le nouveau Star Trek et The Lone Ranger.

Les griffes de Wolverine

Demandez à quiconque à la 20th Century Fox ou chez Marvel si X-Men Origins : Wolverine (2009) a été un succès et il vous répondra dans l’affirmative. Le film a quand même fait des recettes de 373 millions $ sur la planète. Le film demeure quand même le plus faible volet des cinq films portant sur les X-Men.

Hugh Jackman reprend le rôle de Wolverine pour une 5e fois. Photo promotionnelle de la 20th Century Fox.

Curieusement, ce deuxième film portant sur le mutant aux griffes indestructibles d’adamantium se situe chronologiquement après la première trilogie qui se concluait avec les décès de Cyclops, Jean Grey et du professeur Xavier et non pas après la relance de X-Men : First class.

Réalisé par James Mangold, The Wolverine promet d’être très fidèle au scénario de la mini-série Wolwerine de 1982, écrite par Chris Clairemont et dessinée par Frank Miller. Si c’est le cas, le succès sera au rendez-vous. Réponse le 24 juillet.