Comiccon 2025 : capitaine Kirk, Hobbits, Gollum et un record de 66 000 personnes

Une partie des 3200 personnes qui saluent l’événement spécial du Seigneur des anneaux/Photo Pierre Bourgault/Courtoisie Comiccon

Vendredi midi, entrée ouest du Palais des congrès. Dès les portes vitrées franchies, la climatisation frappe moins fort que l’image que l’on a sous les yeux. Des milliers d’amateurs attendent l’ouverture des portes du Comiccon de Montréal, cuvée 2025.

Par Philippe Rezzonico

La queue formée d’adolescents, de jeunes filles, de quadragénaires ou des gens qui ont vu la première saison de Star Trek à la télévision en 1966 va presque jusqu’à l’entrée du métro Place-d’Armes. Tant de gens? Si tôt. Plus que d’ordinaire, il me semble.

Tous les Américains sont venus au Québec cette semaine? Les Québécois et les Ontariens ont décidé de s’offrir un week-end à Montréal plutôt que d’aller aux États-Unis pour les raisons que l’on sait? Je l’ignore mais cette affluence hâtive pourrait annoncer un nouveau record pou l’événement qui en est à sa 15e année d’existence.

Sentiment confirmé une demi-heure plus tard dans la grande salle d’exposition du deuxième étage où tous ceux qui ont déboursé pour un forfait V.I.P. viennent ramasser leur sac officiel. Il est vrai que le vendredi est la journée la plus propice pour toutes sortes d’achats. Plus tôt arrivé, plus tôt mieux servi, d’ordinaire.

Spectaculaire, pour les nostalgiques./Photo Rue Rezzonico.

Cela dit, ça dépend de ce que l’on recherche. Quand vous êtes du genre souvenirs de l’événement, pendentifs, œuvres d’art crées sur place, vêtements et autres choses assez intemporelles, pas de presse.

Hip hop à la sauce Marvel, ou est-ce l’inverse? Photo Rue Rezzonico.

Une signature de Yannick Paquette qui a dessiné Wonder Woman à la fin des années 1980? Des reproductions de couvertures classiques de comics Marvel mettant en vedette des artistes hip hip légendaires, une nouvelle statue – spectaculaire – de Batman et Robin de la série télé des années 1960, le bouclier du Capitaine America ou le gant de Thanos? On avait l’embarras du choix pour autant d’avoir, dans certains cas, le portefeuille qui va avec…

Photo Rue Rezzonico.

 Les chasseurs de comics books, qui ont mené à l’appellation de l’événement et qui sont la source initiale de cette culture populaire, eux, ils ont intérêt à arriver de bonne heure. Encore plus vrai depuis qu’ils sont moins présents à ce genre d’événement en raison de la popularité des ventes aux enchères et des prix stratosphériques de certains numéros-clés. Mais on fini toujours par trouver quelque chose et ça n’a pas fait exception.

En fin d’après-midi, on se croyait déjà le samedi où l’affluence bat son plein et avec des centaines de personnes étant devenues leur personnage favori. S’il y a toujours des Batman, des Spiderman, des Wonder Woman, des Batgirl et un nombre incalculable de personnages issus de Star Wars et de Stark Trek, signe des temps, on a vu un Reed Richards presque aussi ressemblant que Pedro Pascal. La nouvelle version cinématographique des Fantastic Four sort en salle plus tard ce mois-ci.

Photo Pierre Bourgault/Courtoisie Commicon

Comme à chaque année, les chasseurs d’autographes avaient l’embarras du choix pour faire apposer une signature sur une photo ou se faire prendre en autoportrait. Famke Janssen (X-Men), le Seigneur des Sith de Star Wars, Ian McDiarmid, Brent Spiner et Wil Wheaton, de Star Trek: The Next Generation); Mike Colter (Luke Cage), Theo Rossi (Shades), Peter Weller (Robocop), Rose McGowan (Grindhouse), Steven Ogg et Ross Marquand (The Walking Dead) et Alexander Ludwig (Vikings, Heels, The Hunger Games) étaient sur place.

William Shatner/Photo Pierre Bourgault/Courtoisie Comiccon

Invité d’honneur, le Montréalais de naissance et légendaire capitaine Kirk, William Shatner a participé à une conférence et à des séances de signature. Suis passé faire un tour à celle du début de soirée, samedi.

À 94 ans, l’acteur qui ne fait vraiment pas son âge, était attendu encore par deux douzaines de personnes qui voulaient une signature ou une photo. Pour ceux qui n’ont jamais assisté à ça, on vous explique en détail.

Deux gentilles dames vous attendent à une vingtaine de mètres du kiosque de signatures et vous demandent ce que vous voulez. Un autographe (sur une photo que vous choisissez) : 140 $ Un autographe sur un objet de collection qui vous appartient (un livre, disons) : 160$ Un autoportrait : 120 $

Pour les photos, il y avait une belle sélection : Kirk dans l’épisode des Tribbles ou dans la scène de bagarre contre le monstre vert dans l’épisode Arena, des photos des films de Star Trek, de sa série policière T. J. Hooker et même de certains de ses films en noir et blanc.

«Avant, on payait la photo, mais plus maintenant, m’a expliqué un jeune trentenaire caucasien qui venait d’avoir une signature de Shatner.

«Mais maintenant, on paie 20 $ de plus si on fait signer quelque chose qui nous appartient», ajoute sa copine asiatique, fringuée comme le lieutenant O’Hara.

Tous deux ont répondu dans l’affirmative quand j’ai souligné que Shatner avait pris son temps pour leur parler et n’avait pas mécaniquement expédié les signatures.

William Shatner lors d’une séance d’autographes/Photo Pierre Bourgault/Courtoisie Comiccon

Un monsieur âgé qui a semblé hésiter d’aller chercher un souvenir de Shatner, a finalement décidé de plonger au moment où il ne restait qu’une personne devant l’acteur. Il s’est précipité sur la distributrice ATM – il faut payer comptant -, mais Shatner avait déjà tourné le dos pour s’en aller. Une des deux préposées a couru pour dire à notre capitaine favori qu’il restait quelqu’un. Droit comme une barre, l’acteur, qui était pourtant derrière le rideau, est revenu sur ses pas et a dit avec sa voix qui porte: «Désolé, je croyais que c’était terminé».

La classe. À 94 ans, il n’était pas obligé de faire ça. À défaut de sauver une planète, Shatner a rendu un admirateur heureux.

La frénésie des Hobbits

C’est en descendant du 7e étage – lieu des signatures – que je me suis heurté à une foule encore plus compacte que la veille au 5e, celle qui allait s’installer dans l’immense salle pour accueillir l’événement spécial A Night in the Shire with The Three Hobbits & Gollum qui réunissait Elijah Wood, Sean Astin, Billy Boyd (les Hobbits) ainsi que Andy Serkis (Gollum).

Un plaisir partagé entre les acteurs et leur public enthousiasme./Photo Pierre Bourgault/Courtoisie Comiccon.

Une heure de pointe avec des cônes orange n’aurait pu être plus achalandée avec des bénévoles qui tentaient tant bien que mal de diriger les détenteurs de billets bronze de tel côté, argent et or de tel autre. Et en plus, un des escaliers roulants pour monter à l’étage était en panne. La cohue, je vous dis.

Mais même si cela a pris du temps pour s’installer, l’événement-phare de cette édition du Comiccon lié à l’univers du Seigneur des anneaux a été un succès avec pas moins de 3200 participants. D’ailleurs, dimanche, les organisateurs ont annoncé un record de 66 000 personnes (1000 de plus que l’an dernier).

Pas de doute, ce qui fut une culture marginale il y a plusieurs décennies ne l’est plus du tout. Un autre record l’an prochain? Réponse du 3 au 5 juillet 2026.