En cheminant avec Kate, Anna, Martha, Rufus et compagnie

Pierre Lapointe avec Rufus et Martha Wainwright durant le spectacle Cheminant vers ma ville, en hommage à Kate McGarrigle. Photo Annik MH de Carufel.

Sur la table à souvenirs, il n’y a pas de doute. La photo en plusieurs exemplaires de Kate et Anna McGarrigle remonte à l’autre siècle. Les frangines semblent être dans la vingtaine… À côté, une autre photo montre Kate qui tient la main de son fils, Rufus Wainwright. C’est normal, Rufus n’a pas dix ans… Vous aurez compris que l’esprit de Kate McGarrigle était omniprésent, jeudi, dans le théâtre Outremont.

Par Philippe Rezzonico

Après des spectacles hommages à Londres, New York et Toronto, le clan McGarrigle/Wainwright bouclait en quelque sorte la boucle avec deux spectacles-hommages dans le quartier de résidence de Kate au lendemain du dévoilement de la place qui porte son nom.

Une heure avent le premier spectacle, André Ménard, de Spectra, qui a produit tous les spectacles de Kate et Anna depuis les années 1970, évoquait devant l’entrée du vieux théâtre le tout premier show, au El Casino. Il avait été bien surpris à l’époque quand il avait réalisé que les sœurs ne prévoyaient pas à l’avance l’ordre des chansons qu’elles allaient interpréter ce soir-là.

« Elles décidaient le plus souvent sur scène, en s’interrogeant devant les spectateurs », se souvient-il.

Forcément, le spectacle présenté deux fois jeudi soir (18h et 21h30) était planifié d’un bout à l’autre, notamment en raison du nombre considérable d’artistes présents. Il y avait les sœurs de Kate (Anna et Jane), ses enfants (Rufus et Martha), sa nièce (Lily Lanken, la fille d’Anna), son gendre (Brad Albetta, l’époux de Martha), ainsi que Robert Charlebois, Michel Rivard, Marie-Michèle Desrosiers, Pierre Lapointe, Fanny Bloom et une demi-douzaine de musiciens.

Et il y avait aussi une intention de mettre l’accent sur l’héritage francophone de Kate. Anna, Rufus et Martha se sont adressés aux spectateurs presque exclusivement en français et le nombre de chansons francophones, incluant les titres personnels des invités, était plus nombreux qu’aux autres spectacles-hommage.

Les deux prestations étant aussi l’occasion d’amasser des fonds pour la Fondation Kate McGarrigle contre le cancer, il est possible qu’une poignée de spectateurs n’aie jamais vu la disparue sur scène. Rassurez-vous, vous avez assisté au même genre de prestation que Kate et Anna offraient régulièrement ensemble, souvent avec l’ajout de leur progéniture ou d’invités : des interprétations poignantes, des faux départs, des enchaînements approximatifs et une joyeuse convivialité.

Les proches

Certains invités étaient des amis de longue date. Michel Rivard a noté « l’immense, l’éternelle et l’indéfectible jalousie » qui l’animait auprès du clan McGarrigle/Wainwright, un clan où tout le monde chantait tout le temps, contrairement à ce qu’il vivait avec sa famille quand il était petit.

Et on avance, était parfaitement adaptée au contexte. Et il a fait sienne I Eat Dinner. Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu Rivard chanter en anglais, sinon pour un trio avec James Taylor et Francis Cabrel. Un exercice auquel il se livre avec parcimonie.

Charlebois a fait vibrer avec Ne pleure pas si tu m’aimes, ce qui n’était pas facile à faire dans le contexte. Quant à Dans le silence, elle était parfaite. Les deux interprétations de Marie-Michèle Desrosiers étaient remarquables. La voix d’ange était aussi bouleversante pour I Cried For Us qu’elle était fédératrice pour Entre la jeunesse et la sagesse, soutenue par un chœur de huit ou neuf voix.

Les plus jeunes s’en sont bien tirés, eux aussi. Pierre Lapointe a interprété Naufragée du tendre, avec Rufus et Martha aux voix, comme s’il l’avait écrite. Elle avait du tonus et un accent de souche plus prononcé. Fanny Bloom était un bon choix pour chanter Ce matin. La voix et le propos allaient de pair.

On a entendu des compositions de Kate ainsi que des titres de Kate et d’Anna, mais également une chanson

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composée par Anna, cette Cool River, interprétée par Lily, qui pataugeait joyeusement dans l’instrumentation organique (contrebasse, piano, banjo, violon).

Anna affichait une belle forme quand elle a partagé Blues In D avec sa sœur Jane (quoique dans la clé de do, « parce que je ne peux pas aller haut ») et quand elle a interprété sa « chanson préférée de Kate », Jacques et Gilles.

L’ovation

Modeste et humble, elle a toutefois retraité en coulisses sous la salve d’applaudissements quand Rufus a dit que cette soirée « était pour Kate », mais « aussi beaucoup pour Anna. ». Bien dit. On a trop peu souvent noté l’apport d’Anna au succès du duo depuis le départ de Kate. Pourtant, tant au plan artistique qu’humain, les deux sœurs sont to-ta-le-ment indissociables.

Rufus fut impérial lors d’Excursion à Venise et Blanche comme la neige, en deuxième partie. Un peu moins en ouverture quand il a partagé I Am a Diamond avec sa sœur. Il semblait nerveux, mais il estimait essentiel d’amorcer le spectacle avec cette chanson qui a été composée par les trois sœurs McGarrigle. Il a aussi noté cinq fois plutôt qu’une que telle ou telle chanson était gravée sur le disque-hommage vendu à l’entrée. C’est d’ailleurs devenu une blague récurrente.

Quand, après deux heures de prestation, tout le monde a interprété au rappel La complainte pour Sainte-Catherine avec un nombre à peu près équivalent d’anglophones et de francophones sur les planches, rarement la dualité de Kate McGarrigle aura semblé aussi pertinente.

Tout le monde était réuni symboliquement sur l’artère qui sépare les deux solitudes de Montréal, qui hier soir, étaient soudées comme on le voit rarement. Grâce à Kate…