
Les nouvelles chansons de Fiori seront interprétées aux FrancoFolies. Fichue de bonne idée. Photo courtoisie Jean-Charles Labarre
Ça ne loupe pas. Tous les ans, c’est la même chose. Et ça ne date pas d’hier. Le dévoilement de la programmation d’un festival majeur m’emballe et me fait rager, tout à la fois. Pourquoi? Parce que des mois à l’avance, je piaffe d’impatience dans l’attente de certaines rencontres et que je sais aussi que je ne pourrai pas tout voir.
Par Philippe Rezzonico
Mardi matin, passé 11 heures, dès les premières minutes de la conférence de presse des FrancoFolies au Monument-national, tous les collègues ont balancé en quatrième vitesse sur les réseaux sociaux les noms de ceux et celles qui seront là du 12 au 22 juin prochain et ils ont rappelé les grands noms annoncés il y a des mois déjà. Pardi, il faut faire vite, de nos jours.
Personnellement, j’aime prendre le temps afin de scruter une programmation. On fait plein de découvertes…
Tiens, par exemple, les Francos auront lieu du jeudi 12 juin au dimanche 22 juin. Pourtant, il n’y a aucun spectacle en salle le jeudi. Il n’y aura donc pas de conflit logistique avec le grand spectacle extérieur d’ouverture dont on fera l’annonce dans quelques semaines (27 mai). Le spectacle d’ouverture en salle, Fioritudes, sera présenté le vendredi 13, à la salle Wilfrid-Pelletier (les organisateurs des FrancoFolies ne sont pas superstitieux).
En 2013, le spectacle d’ouverture (Les chants d’amour de Félix) avait eu lieu le jeudi, tout comme trois autres spectacles en salle. Et l’an dernier, la présence de la comédie musicale Le chant de Sainte-Carmen avec mené à neuf soirées de plus au TNM dans le cadre des Francos.
Cette année, il y aura dans les faits neuf jours d’activités en salle – et non pas dix – et 11 cases/spectacles de moins sur la carte, ce qui ne mènera pas nécessairement à une baisse d’achalandage au fil d’arrivée en raison des deux spectacles de Stromae au Centre Bell. Aucun show en salle n’est prévu le dernier dimanche du festival, comme en 2013.
Pour ce qui est de la programmation, il y a des soirées qui s’annoncent chargées. Voyons ça dans le détail. Parcours potentiel de festivalier commenté.
Le vendredi 13 juin
Brillante et généreuse idée de Laurent Saulnier d’avoir pensé à monter une production où de jeunes artistes (Antoine Gratton, Catherine Major, Alexandre Désilets, Marie-Pierre Arthur et plein d’autres) vont jouer intégralement les compositions du nouveau disque de Serge Fiori, ce dernier étant dans l’incapacité de venir le défendre sur scène. Événement.
Le hic : incapable de voir Koriass orchestral au Club Soda, présenté exactement au même moment. Je sais, ce n’est pas le même genre musical, mais du hip-hop avec des cordes et des cuivres, c’est tentant.
Le sprint : on va courir entre le Gesù (20h30) et le Métropolis (21h), les deux salles les plus éloignées, pour voir à la fois Monogrenade et Radio Radio.
L’évidence : on va finir la soirée aux Katacombes pour en prendre plein la gueule avec les Québécois de Brutal Chérie et les vétérans d’Europe de Parabellum.
Samedi 14 juin
Pas de discussion, Ingrid St-Pierre et I Musici, au théâtre Maisonneuve (20h), ça s’annonce comme un coup de cœur tellement la musique hautement mélodique d’Ingrid est taillée sur mesure pour des orchestrations.
Le double hic : ça torpille à la fois le programme double Autour de Lucie/Les innocents à L’Astral (19h30) et Diane Tell au Gesù (20h30). Je vous laisse Ima au Métropolis (21h).
Dimanche 15 juin
Si vous n’avez pas vu les spectacles de Vincent Vallières et de David Marin, ce programme double au Club Soda (19h) est incontournable. Mais si vous les avez vus, vous serez – selon vos préférences – au Théâtre Maisonneuve (20h) pour le projet Fontarabie de l’ex-Malajube, Julien Mineau, ou au Gèsu (20h30) pour le spectacle de Renée Martel : la fille de son père, avec Chantal Archambault en première partie. Une finale coup de poing avec Gazoline et Mordicus aux Katacombes? Sûrement.
Lundi 16 juin
Anniversaire de naissance de ma mère. L’an dernier, j’ai pleuré comme un veau ce jour-là lors du spectacle de Serge Lama. J’ai appris la leçon. Cette année : je reste chez moi. De toutes façons, il n’y a que le Prix de la chanson Socan, à l’Astral. Attendez-vous à quelque chose de gros en extérieur…
Mardi 17 juin
Bon… Qu’est-ce que je fais? Logiquement, je suis au premier des deux spectacles de Stromae au Centre Bell (20h), avec Karim Ouellet en première partie, n’est-ce pas? Mais si j’y vais, je rate Alex Nevsky (19h) à L’Astral ET Salomé Leclerc (20h30) au Club Soda. D’autant plus que cette dernière va nous faire entendre toutes les nouvelles compositions de son disque à paraître à l’automne…
Ça aurait si simple si on avait logé la supplémentaire de Stromae après son premier spectacle annoncé pour le 18 juin au Centre Bell et non pas avant (17 juin). D’autant plus que le Centre Bell est libre le 19 juin (Non, le Canadien ne jouera plus le 19…). Mais Stromae est à New York le 20. Problème de logistique. Que fais-je? Je vais voir Stromae le 18? Dilemme, dilemme….
Mercredi 18 juin
Pas d’hésitation : Émilie Simon avec Jérôme Minière au Club Soda (19h) et Rachid Taha au Métropolis (21h), du moins, si je ne suis pas à Stromae le 18…. Compliqué, tout ça. Qu’est-ce que vous me dites? La – première – Voix est au théâtre Maisonneuve ce soir-là? Voir commentaire sur Ima.
Jeudi 19 juin
On va essayer de maximiser le programme double Jason Badaja/Sally Folk à l’Astral (19h30) et Philippe B (20h30) au Gesù (on fera impasse sur Safi Nolin).
Le gros, gros hic : Vais-je oser faire impasse sur ma favorite Catherine Ringer et le projet Plaza Francia avec les membres du Gotan Project, Eduardo Makaroff et Christoph H. Müller? Faut vous dire, le tango argentin, ce n’est pas mon truc. Mais rater Catherine? Déchiré, le mec.
Vendredi 20 juin
Je proteste. Mettre à l’affiche le même soir – et parfois au même programme – Dead Obies (Club Soda), Grenadine et Philémon Cimon (L’Astral), Grand corps malade (Théâtre Maisonneuve), Les sœurs Boulay et Les Voix ferrées (Métropolis), Pierre Lapointe (Musée Grévin) ainsi que Donzelle et Salut c’est cool (Katacombes), ce n’est pas humain pour les journalistes boulimiques de musique, ni même pour les festivaliers. Il va falloir faire des choix déchirants, mais on ne va pas regretter notre soirée une seconde.
Samedi 21 juin
Les Hay Babies et leur nouveau matériel (Club Soda), Carmen Maria Vega (Gesù), Fauve (Métropolis), pour une troisième fois en 18 mois à Montréal, et Isabelle Boulay qui va rendre hommage à Serge Reggiani (Théâtre Maisonneuve), tout est tentant.
Mais dites-vous qu’une bonne partie du découpage de ce parcours de festivalier va voler en éclats avec les annonces des spectacles extérieurs en mai.
Tous les billets pour tous ces spectacles – sauf ceux qui étaient déjà en vente – le seront jeudi aux points de vente habituels, sauf pour ceux qui sont déjà abonnés à l’infolettre Spectra.