Francos 2014 : Karim, la maturité sous les étoiles

Karim Ouellet et son assurance renouvellée ont charmé les festivaliers, hier. photo courtoisie Victor Diaz-Lamich.

Il a obtenu un succès radiophonique qui l’a fait connaître (L’amour), il a remporté le prix Félix-Leclerc et il s’est même produit sur la grande scène de la place des Festivals l’an dernier, lors du spectacle collectif 25 ans, 25 artistes, 25 chansons.

Par Philippe Rezzonico

Mais lundi soir, Karim Ouellet avait la grande scène de la place des Festivals à lui tout seul. Fidèle à sa nature, Il a démontré à quel point il avait gagné en maturité, livrant un spectacle soudé très apprécié auquel il manquait parfois un brin de folie.

Mon jugement est peut-être basé sur le passé. C’est qu’on l’a vu quelques fois sur scène, le sympathique Karim, depuis qu’il s’est révélé à nous. Difficile de trouver un jeune homme aussi gentil, au charme discret, et dont les yeux, le sourire et la bonhommie en général illuminent tout sur leur passage.

Mais Ouellet n’est pas ce qu’on nomme une bête de scène, bien que l’introduction mordante de Cyclone, des grooves plus sentis que d’ordinaire sur nombre de chansons et les cuivres des copains de Misteur Valaire ait conféré à ce spectacle plus de tonus que d’habitude.

Durant La moindre des choses, le percussionniste de Ouellet, King Abid a même forcé le jeu en arpentant à toute vitesse la scène dans les deux sens. Au nombre de fois qu’il a crié « Montréal! », on comprenait qu’il trouvait, lui aussi, que ça ne déménageait pas assez…

On ne pouvait certes pas reprocher à Karim de prendre ses traditionnelles photos de l’immense foule, de faire sa blague récurrente de présentation. Ceux qui ne l’avaient jamais vu sur une scène (bien des gens, lundi soir) ont apprécié. Pour ceux qui suivent son parcours depuis ses débuts, il y avait un petit sentiment de déjà-vu.

Mais au fur et à mesure que la prestation progressait, on notait que le Karim de 2014 a bien plus de profondeur de champ que celui de 2012 ou 2013. Et qu’il pouvait inviter des tas de collègues sans risquer de se faire voler son spectacle.

Bonne idée d’inviter Marième (Je t’aime) et Koriass (88 mph), ce qui a mené à de beaux partages. Moins bonne idée d’avoir invité sa sœur Sarahmée le temps d’un duo rap tombé à plat. Là aussi, peut-on lui reprocher?

À l’arrivée, Karim Ouellet a livré une fort belle prestation dans des conditions climatiques splendides (il était temps qu’il fasse chaud et qu’il ne pleuve pas). Et on a vu maintenant à quel point il a peaufiné sont art. Il ne lui reste plus qu’à passer à un niveau supérieur. Nous n’attendrons pas longtemps avec le talent qu’il a.