
Galaxie a livré un bombardement en règle, samedi, au Club Soda. Photo Jean-François Leblanc/Coup de coeur.
Queens of the Stone Age lors de cette fameuse première partie avant les Red Hot Chili Peppers au Centre Bell? Les White Stripes à leur sommet ? Les Smashing Pumpkins du temps du Centre Molson ? Sais pas. Mais la prestation de Galaxie, samedi, au Club Soda, compte parmi les grandes déflagrations de musique entendues au cours des ans.
Par Philippe Rezzonico
C’est exprès, les références anglo-saxonnes. Pour démontrer à quel point Oliver Langevin et sa bande ont été dévastateurs sur les planches, mais aussi pour affirmer que le rock en français peut égaler la force de frappe de celui des anglos quand il est livré comme on l’a vu dans le cadre du Coup de cœur francophone.
A un moment, j’ai éclaté de rire tellement c’était jubilatoire. Volume de 12 sur une échelle de 10, batterie d’une lourdeur assourdissante, guitares dignes de tronçonneuses, énergie collective contagieuse. Quoique… Pas au tout début.
Langevin a bien fait de hurler un retentissant « Etes-vous la ciboire ?!! » a la foule après les dix premières minutes. Remarquez, elle était peut-être abasourdie par la puissance de la livraison, cette foule. Ce n’est pas tous les jours qu’on en prend plein la gueule comme ça…
On sait ce que Galaxie (autrefois Galaxie 500) peut faire sur scène, mais à l’image de son appellation modifiée pour des raisons légales (il y a un band Galaxie 500 aux Etats-Unis), on a eu l’impression que le groupe avait délaissé la bagnole classique pour un terrain de jeu de la dimension du Big Bang qui a créé l’univers.
Maîtrise totale
Soudé, Galaxie ? Ça n’a aucun sens. Les nouvelles compositions du très bien nommé Tigre et Diesel (grand finaliste au prix Polaris) sont maintenant complètement maîtrisées par le groupe qui les fait passer à la vitesse supérieure. Fallait entendre les claviers psychédéliques et les lignes de guitares sur Piste 1. C’était du tonnerre.
Le groupe a aussi pris une autre dimension sur scène avec l’ajout de voix féminines qui peuvent crier des « Yeah ! » bien sonores durant Encore. En effet, on en voulait plus… Les harmonies vocales colorent à plein les chansons sans qu’elles ne perdent une once d’impact.
A l’avant, Langevin joue de la guitare tel un possédé : Tignasse au vent, six cordes meurtrière, voix à décaper les murs, qu’il officie debout ou à genoux. Totalement complémentaire avec le batteur Pierre Fortin, impensable dynamo qui propulse les chansons en orbite.
La fièvre était un bombardement en règle. En fait, cette performance au grand complet a été d’une violence inouïe pendant pratiquement les 90 minutes qu’elle a durée, rehaussée par un jeu de lumière éblouissant dont la source émanait très souvent de l’arrière des musiciens.
Le trio de Meta Gruau a bien mis la table avec une prestation de trois quarts d’heure axée sur les compositions de son album Tendre et mauve. Au plan musical, le groupe (guitare, batterie, claviers) affiche une réelle originalité dans ses structures, se veut diablement efficace dans sa livraison (très axée sur la percussion du batteur-chanteur Julien Bakvis), mais a de réelles carences, rayon écriture. Un band plus plaisant à entendre qu’à écouter, à ce stade de sa jeune carrière.
Ce qui n’était pas le cas de Galaxie. Mais à les entendre et à les écouter à un tel volume – sans bouchons -, on pense que nos oreilles ont droit à 24 heures de congé.