FIJM 2014 : Trixie Whitley, le spectacle prénatal

Trixie Whitley affichait une forme vocale exemplaire en dépit de sa nouvelle condition. Photo courtoisie FIJM/Frédérique Ménard-Aubin.

Cinq minutes… Dix minutes… Un quart d’heure… Il y a un problème. Retard anormal pour un spectacle de FIJM. Enfin! Après 20 minutes de retard, Trixie Whitley et ses trois musiciens arrivent sur la scène du Club Soda.

Par Philippe Rezzonico

L’explication? Les boys sont partis de New York en matinée et ils sont arrivés une heure avant le spectacle, précipitant un peu le test de son. On peut vivre avec ça.  Et la chanteuse aussi, elle qui a salué à maintes reprises le professionnalisme des techniciens du FIJM et du Club Soda qui ont apaisé ses angoisses.

Whitley mord donc à pleine dents dans les compositions de son nouvel album, Fourth Corner. Une Thousand Thieves offerte avec une voix percutante et une guitare arrogante, puis une Pieces où la chanteuse s’installe à son piano électrique.

Never Enough baigne dans le « twangg » des guitares et les rythmiques à effluves africaines, tandis que la chanson-titre du nouveau disque affiche résolument les épices de l’Afrique du Nord où elle a été composée (Maroc).

Quand le tempo frénétique de Gradual Return enveloppe le Club Soda, je me dit que Whitley affiche la même fougue que la veille avec Daniel Lanois, à la salle Wilfrid-Pelletier : la voix explose, racle et projette de partout. Elle apaise l’incendie avec une Silent Rebel Part 2 intense, avant de nous offrir un tout nouveau titre, New Frontiers.

Sortie des musiciens : Whitley s’avance seule, pour nous livrer Oh! The Joy, avec sa guitare acoustique. Elle commence. C’est tout croche… Et elle se trompe dans les accords. Elle poursuit quand même, puis elle lance un « Oh shit ! » retentissant.

La déclaration

Elle nous dit qu’elle a un trou de mémoire. Que rien ne fonctionne, qu’elle a mangé des fish and chips et…

« Je suis enceinte! », hurle-t-elle, en guise d’explication. La meilleure explication que je n’ai jamais entendue pour expliquer une contre-performance, il est vrai.

Elle ajoute que presque personne de sa famille ne le sait, sauf ses musiciens. Scoop! Et elle ajoute qu’elle a tout fait pour le cacher à Lanois et à ses collègues la veille, mais que Lanois lui a fait remarquer après le spectacle que le petit bedon, « ce n’est pas parce que tu as mangé trop de Dorritos, n’est-ce pas? »

Rock n’ Roll prénatal avec Trixie Whitley. Photo courtoisie FIJM/Frédérique Ménard-Aubin

Whitley ajoute aussi qu’elle sera en tournée à l’automne avant d’enchaîner avec I Need Your Love.

Je n’y connais rien. Est-ce que les bébés en attente ressentent les vibrations? Si oui, il faudra peut-être dire à la maman en devenir que les guitares dignes de hachoirs (durant Hotel No Name), les batteries à 100 à l’heure et les contorsions en tous genres ne sont vraiment pas indiquées pour le petit.

Mais c’était vachement bon. Bonne grossesse madame Whitley.