Rien de plus difficile pour quelqu’un qui désire chanter que d’être le fils ou la fille d’une légende de la musique. C’est le cas de Lisa Simone, fille de la légendaire Nina, qui se produisait pour une première fois à Montréal, mercredi, en première partie du concert d’ouverture du Festival de jazz de Melody Gardot.
Par Philippe Rezzonico
Elle aura finalement attendu le début de la cinquantaine avant de lancer un premier disque solo avec son nom bien à elle sur la pochette (All is Well, 2014), même si elle a passé sa vie d’adulte à jouer et à chanter sur les scènes de Broadway.
Dotée d’une belle et puissante voix, le registre de Lisa n’est pas aussi grave ni aussi bas que ne l’était celui de sa mère. Même si la ressemblance physique entre Lisa et Nina est évidente, la fille n’essaie pas d’imiter la mère quand elle interprète ses chansons – notamment une formidable version de Ain’t Got No, I Got Life -, entre les interprétations des chansons de son propre album.
En fait, il y a une joie exubérante qui émane de Lisa Simone, comme si elle voulait absolument n’avoir que du plaisir après avoir vécu l’enfance difficile qu’elle a vécue en raison des mouvances de Nina.
Sur les planches, avec ses trois musiciens, elle affiche constamment un sourire craquant, elle danse aussi souvent qu’elle le peut et elle descend au parterre de Wilfrid-Pelletier pour faire un tour de salle dans la foule, en serrant les mains de tous ceux qui étaient à sa portée.
Quand elle a conclu sa prestation d’une heure avec Work song, une autre chanson de sa mère, je me disais qu’on la reverra bientôt – en tête d’affiche – et que personne n’ira la voir en se disant qu’elle est la fille de… Son prénom est Lisa.