
Gianmaria Testa et ses musiciens ont joué avec le temps au grand bonheur des spectateurs présents au théâtre Maisonneuve. Photo courtoisie FIJM/Denis Alix
Gianmaria Testa s’est excusé de ne pas être venu à Montréal depuis trop longtemps, mais a exprimé qu’il était content de retrouver ses amis. Il en avait plus qu’il pensait des amis dans la salle et ils ne sont pas repartis déçus. Au contraire.
Par Richard Bousquet
En ouverture de spectacle il a repris son Traiettorie delle mongolfiere, tiré de son premier album. Comme pour marquer le temps avant de livrer les chansons de son plus récent disque, Vitamia (Mavie), où justement le temps est au cœur d’une réflexion personnelle et sociale. Mais si «le temps passe et l’âge le suit», comme l’a rappelé le chanteur, mercredi soir, le temps s’est arrêté pendant près d’une heure trente, laissant la place à plein d’images et d’émotions.
Il a enchaîné avec des chansons parfois douces, aériennes, avec ses quatre comparses – guitares, basse et percussions – pour Nuovo et Dimestichezze d’amor, avec seulement un xylophone pour Aquadub, ou seul à la guitare pour 18 Mila giorni. Parfois plus électriques, plus rock, comme la livraison de Lasciami Andare, Un aeroplano a vela et Sottosopra, le chant d’un ouvrier solitaire qui proteste sur les toits de son usine. Parfois plus funky comme Cordiali saluti, portant sur la lettre de licenciement d’un licencieur. Parfois plus feutrées et jazzées, comme 20 Mila leghe (In fondo al mare), Di niente, Meta’ et Preferisco cosi. Mais dans tous les cas, les musiciens ont fait preuve d’une grande qualité musicale.
La voix chaude du chanteur a aussi laissé la place à celle du conteur pour la poignante Lele, racontant l’histoire d’une femme qui décide de mourir. Avant d’interpréter cette ballade seul avec son contrebassiste, Testa a rappelé que «face aux difficultés du quotidien, c’est souvent les femmes qui paient en premier».
Côté message, le chanteur portait le carré rouge et son percussionniste s’est mis à jouer de la casserole entre deux pièces. Le public a applaudi ce petit clin d’œil à la lutte étudiante québécoise.
Au deuxième rappel, Gianmaria Testa et ses musiciens ont interprété Come le onde del mare un autre titre du premier album, Montgolfières, et ce au grand plaisir de la foule. Puis le temps a repris son cours.