FrancoFolies: les belles Canailles

Photo courtoisie Felix Bowles.

Le groupe Canailles participait aux FrancoFolies 2011 sur la scène installée dans le pub situé au coin des rues de Bleury et Sainte-Catherine. Problème d’espace, il y a eu. Rien de moins qu’un débordement, en fait. Rien à craindre cette année. Le band se produira cette fois sur la grande scène sise à l’intersection des rues Sainte-Catherine et Jeanne-Mance qui fait face à la PdA. Promotion.

Par Philippe Rezzonico

«Il y avait tellement de monde que les 300 places assises ne suffisaient pas, se souvient Erik Evans. Il y a des chaises et des tables qui ont revolé ce soir-là ! La rue était bondée jusqu’aux portes de L’Astral.»

Si cet épisode a sûrement incité les organisateurs des FrancoFolies à présenter le collectif musical sur une autre tribune cette année, cette place de choix est aussi le reflet de la popularité grandissante du groupe.

Entre les deux éditions des FrancoFolies, il y a eu un disque, Manger du bois, réalisé par Socalled, qui a diffusé à plus grand échelle la musique de Canailles et qui leur a permis de garnir leur calendrier de tournée estival. Et il y a encore de la place…

«Nous avons un gros été qui s’en vient qui va peut-être nous amener en Europe, admet Evans. Nous avons été deux fois aux Etats-Unis ces derniers temps. Au festival South By Southwest ainsi qu’au Festival de Lafayette, en Louisiane. Une expérience vraiment intéressante.»

Exportable?

Il ne faut pas s’étonner de voir un band comme Canailles songer à exporter sa musique en dépit de la spécificité de notre langue. Avec une instrumentation qui va de la mandoline au banjo, en passant par la planche à laver, l’harmonica, la contrebasse et les percussions, Canailles est le prototype de nombre de groupes que l’on voit pousser dans tous les coins de la planète : un collectif qui propose une musique organique et qui a une portée qui pourrait être universelle.

«Avant (au sein de Druken Sailors), on faisait des reprises de bluegrass et de folk. Essentiellement en anglais. Puis, on est passé au français. Et maintenant, on n’a plus besoin d’être plogués, poursuit Evans. On fait une musique terre à terre qui repose sur de la musique joyeuse. Comme on est quatre compositeurs, on s’inspire aussi des histoires de nos vies qui, elles, ne sont pas toujours joyeuses. Dès fois, c’est plus dark. »

L’écoute de Ramone-moi et J’l’hais ne laissent, en effet, planer aucun doute…

Tout groupe a besoin d’afficher sa personnalité. Sur ce plan, c’est indiscutablement la voix de la chanteuse Daphné Brissette qui est l’une des marques de commerce de Canailles.

Imaginez un croisement entre un timbre vocal proche de La Bolduc et la voix granuleuse et éraillée de Janis Joplin qui chante en joual. Elle fut sûrement l’une des raisons pour lesquelles Canailles est monté sur le podium des Francouvertes 2011 .

Vous ne pourrez pas les rater si vous êtes sur Sainte-Catherine dimanche. Il suffit de tendre l’oreille.

Canailles, Scène Ford, le dimanche 10 juin, 23 heures.