Peut-on grandir et évoluer tout en conservant l’essence et le charme qui a séduit dès les premières parutions d’albums? Ça va de soi. Et Susie Arioli en fait la démonstration avec Spring qui sera la pierre d’assise de ses rentrées à Montréal et Québec au cours des prochains jours.
Par Philippe Rezzonico
Que l’on ne se méprenne pas. Spring est bel et bien un disque de la charmante Susie dont l’esprit ne s’inscrit pas en rupture draconienne avec le passé. Mais le petit dernier possède indiscutablement ce petit quelque chose qui le différencie des productions du passé.
Ça commence avec la contribution de la musicienne qui prend cette fois la plume pour s’exprimer à travers une poignée de compositions de son cru, notamment Lover Boy, Can’t Say No et la chanson-titre.
Ça s’entend, aussi. D’entrée de jeu avec Lover Boy, l’orchestration très présente des nappes de cuivres et le solo à la trompette affirment la mouvance musicale. Nous ne sommes plus à l’époque de Pennies From Heaven.
Avec l’arrangeur et multi-instrumentiste Don Thompson aux commandes d’un groupe considérable, Susie Arioli sort d’une certaine zone de confort.
« Je suis partie faire le disque à Toronto pour jouer avec ces musiciens-là, dit-elle. J’avais sous la main une expertise musicale d’artisans ayant 50 et même 60 ans de métier. Ça donnait l’occasion de travailler dans des textures comme celles de Nelson Riddle. C’était aussi comme jouer avec un band agrandi. C’est bon pour la croissance. »
Et avoir sous la main un band qui comprend la section rythmique de Terry Clarke, Neil Swainson et Reg Schwager, ainsi que le groupe des vents formé de Phil Dwyer, Andy Ballantyne, Shirantha Beddage, Kevin Turcotte et Kelsley Grant, cela offre des possibilités. Dearest Darling, de Bo Diddley, est presque méconnaissable dans ses nouveaux atours, mais pas moins délectable.
« Le swing n’est pas nécessairement arrêté à une certaine époque, précise la musicienne. J’ai souvent entendu dire : « Susie fait de la musique d’une autre époque. » Il y a différentes gammes de jazz et il y a une musicalité contemporaine aussi. J’ai un amour pour cette feel ».
Tous ceux qui ont vu Susie Arioli sur scène depuis des années savent à quel point elle peut faire corps avec la musique, au point de ne jamais lui porter ombrage. Lors des sessions d’enregistrement sous la direction de John Synder – qui a travaillé avec Etta James -, ce dernier a quelque peu modifié l’approche de la chanteuse/musicienne.
« On m’a demandé de me rapprocher un peu plus du micro, mais aussi de m’imposer. À un moment, John m’a dit : « lead the band! » D’assumer, en quelque sorte. Les musiciens se fiaient à moi. Ça m’a apporté beaucoup. »
Piano, basse, batterie et trois cuivres sont de la tournée. Susie Arioli pourra donc fidèlement reproduire les compositions de Spring sur scène. Et sûrement quelques autres du passé. On a beau évoluer, elle n’est pas du genre à oublier d’où elle vient. »
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Rentrée montréalaise le 11 février au Théâtre Outremont.
Rentrée québécoise le 19 février au Palais Montclam.
Et à l’Assomption, à Longueuil et ailleurs au Québec dans les prochaines semaines. Voir le calendrier.