
Christian Bale porte le masque et la cape pour la finale de la trilogie. Photo promotionnelle Warner Bros./Legendary Pictures.
Dense, intense, complexe, explosif et pas loin d’être grandiose par moments, The Dark Knight Rises (L’ascension du Chevalier noir) boucle avec panache la trilogie de Christopher Nolan portant sur le gardien légendaire de Gotham City dans ce qu’il conviendra de désigner comme la meilleure adaptation d’un illustré de super-héros au cinéma. Et quelque chose nous dit que si Nolan en était à son dernier tour de piste en qualité de réalisateur, ce n’est pas le cas de la franchise.
Par Philippe Rezzonico
Ce dernier épisode de la renaissance de la chauve-souris personnifiée par Christian Bale se distingue une fois de plus par la vision du réalisateur qui a voulu depuis Batman Begins (Batman : le commencement) que son univers soit sombre et adulte, comme la vraie vie et les tragédies peuvent l’être.
Batman (Bale) reprend du service après huit années vécues en ermite en raison de la présence d’un terroriste international nommé Bane (Tom Hardy) qui veut détruire – au sens propre du terme – Gotham City.
On retrouvera en périphérie les alliés que sont Alfred, le commissaire Gordon et Lucius Fox, interprétés par Michael Caine, Gary Oldman et Morgan Freeman. Les deux premiers ont droit à une tranche de scénario qui leur permet d’offrir une profondeur de jeu plus grande que jamais.
Si Bane est au plan physique ce que le Joker (Heath Ledger) était au plan psychologique dans The Dark Knight (Le Chevalier noir), le nouveau méchant de service tire fort bien son épingle du jeu en dépit de son masque calqué sur celui de Anthony Hopkins dans Silence of the Lambs qui étouffe en partie sa voix. Le monsieur a de la présence.
Éclatante Catwoman
C’est toutefois Anne Hathaway qui s’est fait offrir le plus beau rôle, celui de Catwoman. Brillante dans les réparties, sensuelle et sexy dans le costume qui la moule comme une seconde peau, l’actrice vole pratiquement toutes les scènes dans lesquelles elle apparaît…. avec ou sans costume.

Anne Hathaway crève l'écran dans le rôle de Catwoman. Photo promotionnelle Warner Bros. /Legendary Pictures.
Ce sang neuf est complété par le jeune flic John Blake (Joseph Gordon-Levitt) et la philanthrope Miranda Tate (Marion Cottilard) qui tombe en amour avec Bruce Wayne, deux personnages bien découpés, mais dont la présence étonnera les férus de Batman, car absents des bandes dessinées… jusqu’au dernier quart d’heure où l’on réalisera que Nolan et ses collègues n’ont absolument rien laissé au hasard en complétant cette trilogie.
N’empêche, Bale tient ici le meilleur des trois volets où il peut démontrer toute l’étendue de son talent, lui qui passe de l’enfer à la lumière en quelque deux heures et 45 minutes.
Oui, la séquence d’ouverture est spectaculaire au possible (l’assaut de l’avion en plein vol), autant que la destruction de Gotham, quelques bagarres/poursuites à couper le souffle et le plus récent joujou de Batman, mais tout, dans ce scénario, tient dans la capacité des acteurs de transposer la névrose, la peur et l’émotion des personnages.
Pour les amateurs de BD, on note que les scénaristes (incluant Nolan) ont réussi à fusionner la longue saga The Dark Knight Falls qui mettait en vedette Bane au début des années 1990 dans les comics books, mais également le chaos (les émeutes dans Gotham détruite) initié par Frank Miller dans la mini-série The Dark Knight Returns.
Occupé à produire le nouveau Superman (The Man of Steel) dont on a vu la première bande-annonce avant The Dark Knight Rises, on espère fortement que Nolan restera à la barre de la franchise pour la suite en qualité de producteur. Car à la lumière des cinq dernières minutes, c’est évident qu’on a mis la table pour l’avenir.
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The Dark Kignt Rises (L’ascension du Chevalier noir), de Christopher Nolan avec Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hathaway, Gary Oldman et Michael Caine.
4 étoiles