L’année 2013 est encore jeune, mais ce qui ressemble pas mal beaucoup à l’événement musical par excellence de l’hiver aura lieu ce soir, au Métropolis, lors du festival Montréal en lumière. Non, ce n’est pas Lady Gaga, Bon Jovi, Marie-Mai ou Pierre Lapointe. Je parle, ça va de soi, du premier spectacle des Zombies à Montréal depuis 1965.
Par Philippe Rezzonico
Bien sûr, il est normal que quiconque n’ayant pas l’âge que j’ai ne sache trop de quoi je parle. On parle des Zombies britanniques, ceux qui ont obtenu leur premier tube en 1964 avec She’s Not There, pas ceux que l’on voit à l’écran en 2013 dans la série The Walking Dead.
Une affaire d’initiés, dites-vous… Il y a du vrai là-dedans. On ne parle pas du retour des Beatles, certes. Mais au plan strictement mélodique et en regard de la qualité des compositions, nous sommes, sans rire, dans la même ligue.
Les Zombies n’ont pas eu 65 succès comme les Beatles. D’un point de vue commercial, il y a eu She’s Not There, leur plus grosse bombe, Tell Her No (ma préférée), popularisée au Québec en français par les Sultans, ainsi que l’hallucinante et envoutante Time of the Season, tirée du disque Odessey and Oracle, qui est aux Zombies ce que Pet Sounds est aux Beach Boys et Sgt. Pepper aux Beatles.
http://www.youtube.com/watch?v=ezSMbQKQEJI
Il y a aussi la puissante She’s Coming Home, la délicate A Rose for Emily et la séduisante I Love You, pour ne nommer que celles-là. Les titres ne vous disent peut-être rien, mais si vos parents étaient des baby-boomers, vont les avez entendues en grandissant.
Et toutes les chansons qui n’ont pas été des succès du groupe sont de la même eau : chant formidable, arrangements novateurs et musique éternelle. Il est là, l’intérêt.
Le chanteur Colin Blumstone et le claviériste Rod Argent (67 ans tous les deux) ont reformé le groupe il y a un peu plus de dix ans, après la séparation survenue à la fin des années 1960. Cette absence de la scène musicale a – beau paradoxe – propulsé ce groupe au rang de band culte.
Ce soir, c’est donc l’histoire qui va défiler sous nos yeux et, plus important, dans nos oreilles. Pour ceux qui ne connaissent pas, dites-vous que ça peut provoquer le même effet que lorsque Wanda Jackson est revenue à l’avant-scène à Montréal, 50 ans après ses débuts avec Elvis.
The Zombies sont donc de retour près de 50 ans après leur passage au Forum. Je ne croyais jamais entendre sur scène leurs chansons que j’écoute depuis 35 ans.
L’événement de l’année n’est jamais le même pour chacun d’entre nous, c’est bien normal. Mais pour quelques vétérans chroniqueurs encore plus âgés que moi, ce soir, ce spectacle va ressembler à un parfum de jeunesse.