Toutes les filles pour les 20 ans de Catherine Durand

 

Catherien Durand à la Cinquième salle de la Place des Arts. Photo courtoisie Francos/Frédérique Ménard-Aubin

Catherien Durand à la Cinquième salle de la Place des Arts. Photo courtoisie Francos/Frédérique Ménard-Aubin

Lorsque le concert 20e anniversaire de Catherine Durand a été annoncé en vue des Francos avec la kyrielle d’amies et collègues, le souvenir de la tournée et du disque Toutes les filles s’est imposé d’emblée.

Par Philippe Rezzonico

Catherine, Mara Tremblay, Marie-Annick Lépine, Amélie Veille, Gaële, Ginette, Sylvie Paquette et Catherine Major avaient offert des spectacles communs très réussis en formation variable au tournant dans années 2000-2010.

Mara et Marie-Annick étaient encore de la partie, samedi, dans la Cinquième salle de la Place des Arts, cette fois accompagnées de Marie-Pierre Arthur, Fanny Bloom, Amylie, Laurence Hélie et Jorane. Collectif différent, même concept.

Quoique, pas exactement… Oui les collègues de toujours et les collègues plus récentes étaient présentes, amitié débordante en prime. Mais ce concert était néanmoins celui de Catherine Durand et de son œuvre avant tout. Après deux décennies, on peut et on doit parler d’une œuvre. Riche et conséquente.

Donc, Catherine aux claviers, seule, joli chapeau sur la tête, pour Sur mon île et Cœurs migratoires, avec l’accompagnement discret de son excellent multi-instrumentiste dans le deuxième cas.

Comme dans les partys de famille, la visite arrive graduellement : Mara et Marie-Annick se joignent à Catherine pour L’aube attendra, une version d’un raffinement exquis entre cordes de guitares et cordes de violons, sourires complices compris. Ces grandes autrices-compositrices sont des sœurs de musique de longue date.

Mara Tremblay et Marie-Annick Lépine. Photo courtoisie Francos/Frédérique Ménard-Aubin

Mara Tremblay et Marie-Annick Lépine. Photo courtoisie Francos/Frédérique Ménard-Aubin

Je disais qu’en dépit des contributions relevées, ce concert demeurait un spectacle de Catherine Durand. Joli paradoxe, ça n’a jamais été aussi évident que lorsque les chanteuses ont interprété le premier couplet d’une chanson de leur amie : Mara pour Marcher Droit, Fanny Bloom pour Peu importe, Marie-Pierre pour Point de départ, notamment.

C’était hautement symbolique de voir ces autrices-compositrices-interprètes lancer les chansons de Catherine, comme pour lui dire : « Ce sont tes œuvres, mais nous les chantons car elles sont désormais universelles. » Magique.

Et il était évident que les chanteuses connaissent le répertoire de leur amie. Fanny Bloom avait même fait une demande précise à l’hôte de la soirée pour partager Peu importe, chanson qu’elle avait tellement écoutée… au cégep.

Revivre le riche parcours

À travers les duos, les trios, les ambiances planantes, les voix aériennes, les ukulélés qui mettent « de bonne humeur (Aujourd’hui, avec Amylie) », la chanson au parterre avec le public (Peine perdue, avec Laurence Hélie), l’émotion pure, la beauté inégalée (Je vais rester, avec Jorane, Mara et Marie-Annick), c’est aussi l’occasion de revivre le parcours de Catherine Durand depuis ce coup de téléphone d’un anglophone un dimanche qui a mené à la signature chez Warner « Ca-na-da » jusqu’à sa version de Le loup, où Amylie s’est substituée – fort bien – à Alexandre Désilets.

Tant de chemin parcouru, d’anecdotes – je n’avais jamais entendue celle du Mont Blanc dans les bureaux torontois de Warner, en 1998 -, de souvenirs – la tournée Toutes les filles dans un econoline de déménagement – et de grandes chansons qui ont jalonné un parcours parfois ardu, mais pleinement méritoire.

Lorsque le dernier salut a été fait après un Vivre à petits feux avec toutes les interprètes – incluant Marie Claudel qui avait fait la première partie -, je me suis dit : « déjà terminé? » avant de réaliser qu’on venait de léviter très souvent durant ce concert d’une heure et 45 minutes.

Ça passe toujours très vite quand c’est bon. Et là, ce n’était rien de moins qu’excellent et événementiel.