Vente de musique en 2011 : le Royaume-Uni s’en tire bien

Si on regarde uniquement le chiffre absolu des ventes des disques au Royaume-Uni pour l’année 2011, on note qu’il y a baisse, comme c’est le cas depuis 2004. Rien de nouveau. Mais en y regardant de plus près, plusieurs indicateurs sont – presque – encourageants.

Par Philippe Rezzonico

Baisse globale de 5, 6 pour cent des ventes de disques – tous formats confondus – sur le territoire du Royaume-Uni a annoncé, mardi, la BPI (British Recorded Music Industry). D’emblée, on a presque le goût de dire : « Si peu ? »

En Amérique du nord, on a vu des baisses de plus de dix pour cent ces dernières années. On se dit que les Anglais écoutent et – surtout – achètent légalement plus de musique que nous.

Comme d’habitude, chute marquée de 12,6 pour cent pour les albums physiques qui passent de 98,5 millions à 86,2 millions. En revanche, une hausse deux fois plus importante des albums numériques (26,6 pour cent) qui ont été écoulés à 26,6 millions en 2011, contrairement à 21 millions en 2010.

Sur un territoire où le CD occupe encore les trois quarts du marché (contrairement aux Etats-Unis où les ventes numériques dépassent les ventes physiques depuis 2010), ça fait quand même beaucoup d’albums virtuels, ça.

Deux records

Plus d’un million d’albums numériques et 5,7 millions de chansons ont trouvé preneur dans la toute dernière semaine de l’année 2011. Deux records. Faut croire que le boxing day, ça fonctionne aussi en Europe… Même les ventes de vinyles sont à la hausse (43, 7 pour cent), passant de 234, 000 à 337, 000 unités au cours de la dernière année.

Qu’est-ce que ça veut dire ? Que tout ne va pas bien, bien sûr. Mais elle est révolue cette époque récente où les pourcentages à la hausse des ventes numériques ne voulaient rien dire parce que leur nombre absolu était ridiculement bas l’année précédente.

Quand tu écoules 26 millions de disques et 179,9 millions de chansons à l’unité (10 pour cent de hausse) en format numérique durant l’année, on ne parle plus de ventes symboliques. Est-ce que le succès des albums de Adele et Coldplay faussent les données ? Tous les ans, il y a des gros vendeurs. Leur identité importe peu. Ça compense pour ceux qui font patate au chapitre des ventes.

Au final, le Royaume-Uni n’aura pas connu l’apocalypse dans l’industrie musicale en 2011, même si son joyau (EMI) est passé dans les mains de ses compétiteurs.