Spectacles 2012 (2): les 10 meilleurs spectacles… d’ailleurs

Coldplay: de la fougue, de l'énergie et une explosion de couleurs. Photo Alain Décarie.

C’est bien connu, toute la planète se pointe à Montréal durant une année donnée, ou presque. L’offre d’artistes internationaux n’est rien de moins que gargantuesque.

Par Philippe Rezzonico

Tous les ans, je me dis que je laisse trop d’artistes et de grands spectacles de côté quand je dresse ce palmarès. Mais c’est mieux que l’inverse. En 2012, ce sont les groupes de gars et les artistes féminines qui dominent ce palmarès.

Mention spéciale au festival Osheaga qui nous aura fait vibrer comme jamais sous le soleil ou le déluge durant trois jours.

1 – Jack White, L’Olympia, 2 octobre: Des classiques des White Stripes, des bombes des Raconteurs, des brûlots de Dead Weather et des blues sales et crasseux de son disque solo, Blunderbuss.

Avec ses Lox Buzzaros, Jack White était en feu et a mis le feu à l'Olympia surchauffé. Photo Catherine Lefebvre.

Encyclopédie musicale malgré son jeune âge, respectueux du passé et guitar hero de sa génération, Jack White est un alchimiste du rock qui ne connait guère de limites. L’essence même de ce qu’un show de rock doit être.

2 – Coldplay, Centre Bell, 26 juillet: Quand j’étais petit, je voyais dans le générique de films la mention «Technicolor». On a ressenti la même sensation tout au long de cette performance éblouissante – c’est le mot – en raison des bracelets lumineux que chaque spectateur portait au poignet et aux milliers de confettis multicolores.

Chris Martin sait toucher les gens, même dans un spectacle doté d'une production imposante. Photo Alain Décarie.

Chris Martin et ses potes ont joué avec ferveur tout ce qu’on voulait entendre et, en plus, on a vu un jeune homme demander une jolie rousse en fiançailles durant Us Against the World.  Soirée magique, en vérité.

3 – Radiohead, Centre Bell, 15 juin: À bien des égards, ce spectacle se voulait la quintessence de ce qu’est Radiohead depuis une quinzaine d’années : musique aérienne ou charnue, pulsions rythmées ou syncopées, arrangements riches.

Radiohead dispose d'une production exceptionnelle pour son actuelle tournée. Photo Wikipedia Commons.

Et comble de plaisir, Thom Yorke souriait bien plus souvent que d’ordinaire. Plus besoin de s’ouvrir les veines à un spectacle de Radiohead.

4 – The Beach Boys, Centre Bell, 20 juin: Les originaux Brian Wilson, Mike Love et Al Jardine des débuts avec David Marks et Bruce Johnston. On se pinçait pour y croire. C’est pourtant ce qu’on a eu : une tournée des Beach Boys survivants pour le 50e anniversaire du groupe avec les formidable Wondermints, le groupe de Wilson pour majorer l’offre musicale.

Bruce Johnston, David Marks, Mike Love, Brian Wilson, Al Jardine et le gâteau d'anniversaire de Brian. Photo courtoisie envenko/Patrick Beaudry.

Et en plus, c’était le soir du 70e anniversaire de ce génie nommé Brian Wilson. Plein de ballons sur scène et rien de moins que 48 chansons au compteur en même temps que la première vague de chaleur déferlait sur Montréal. Conditions gagnantes d’un bout à l’autre.

5 – Neil Young, Centre Bell, 23 novembre: Walk Like a Giant a duré 22 minutes, Fuckin’ Up, 18 minutes; Ramada Inn, 16; My Love and Only Love, 12, etc.. Pas une fois, je me suis ennuyé.

Neil Young. Photo Wikimedia Commons.

Dans le «Garageland» de Neil Young, les guitares étaient abrasives et les petits vieux de Crazy Horse jouaient comme s’ils avaient 15 ans, souvent, avec plus de fougue que des groupes trois plus jeunes.

6 – Johnny Hallyday, Centre Bell, 4 octobre: L’idole des jeunes, Elle est terrible, Excuse-moi partenaire, Tes tendres années, Le pénitencier, Hey Joe… J’avais parfois l’impression d’entendre la compilation de grands succès de Hallyday qui m’avait fait découvrir «Djeunny» lors de mon premier voyage en France, en 1976.

Johnny Hallyday: comme la flamme, la passion brûle toujours. Photo courtoisie.

Et puis du Elvis, du Tom Jones et d’autres bombes comme Allumer le feu, Ma gueule, Rock n’ Roll Attitude et Que je t’aime. Johnny est toujours l’Elvis français, quoique l’on en pense.

7 – Garbage, Festival Osheaga, 4 août: Dans un autre siècle, Shirley Manson montait sur une scène et nous étions subjugués. Finalement, rien n’a changé au 21e siècle.

Vous avez dit attirante? Photo courtoisie evenko/Pat Beaudry

Dès que Garbage est sur les planches, nous ne voyons qu’elle. Une prestation marquante lors de cette deuxième journée du festival Osheaga qui en comptait d’autres.

8 – Melody Gardot, PdA, 29 juin: En 2008, Melody Gardot avait été la révelation du Festival de jazz. Quatre ans plus tard, elle possède une maturité exemplaire et une présence de scène à couper le souffle. Sans oublier la qualité de ses interprétations.

Melody Gardot. Photo courtoisie FIJM/Jean-François Leblanc.

9 – Florence and the Machine, Festival Osheaga, 3 août: On ne voyait qu’elle. La prestance, l’allure, la magnifique robe… Et nous étions transportés par la musique de Florence and the Machine, même en plein soleil. Comme elle le chantait : Dog Days Are Over.

Habitée, Florence a eu un plaisir palpable à livrer sa performance. Photo courtoisie evenko/Nick Leger

10 – Joss Stone, Métropolis, 10 octobre : L’an prochain, Aretha Franklin, la «Queen of Soul» sera de retour au FIJM. Si quelqu’un peut être une prétendante à la couronne, c’est bien Joss Stone.

Joss Stone: la voix, le look, l'âme et la dégaine, tout y est. Photo Alain Décarie.

Depuis ses débuts, sa voix nous fait chavirer et ce fut encore le cas ce soir-là. Et quel duo de Knock On Wood, d’Eddie Floyd, avec Ty Taylor, le chanteur de Vintage Trouble qui assurait la première partie.

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