Ça fait plus de dix ans que l’œuvre musicale de John Mellencamp a atteint un autre niveau de maturité, celui de son âge : plus mélancolique dans le ton, plus sombre dans le propos et totalement conscient de sa mortalité. Ça n’a jamais été aussi évident sur scène que jeudi, dans la salle Wilfrid-Pelletier, ou l’ombre de l’Américain aura côtoyé de réels moments de lumière.
Par Philippe Rezzonico
Agé de 60 ans depuis trois semaines, Mellencamp ne fait plus des spectacles de « grands succès » depuis des lustres, mais il affichait une forme du tonnerre, jeudi. Aminci depuis son dernier passage au Centre Bell en 2008, fringué d’un complet – ça, je dirais que c’est l’influence de sa nouvelle flamme, l’actrice Meg Ryan -, Johnny avait la voix plus éraillé que naguère – il n’a jamais cessé de fumer malgré son infarctus de 1994 -, mais elle avait une puissance renouvelée.